Si, Mme Lebranchu, les indemnités que vous touchez regardent les contribuables qui les paient

Écrit par Contribuables Associés

En novembre 2015, France 2 a révélé dans son journal de 20 heures une enquête sur les ministres qui continuent à être conseillers régionaux, siègent très peu au Conseil, et empochent malgré cela une indemnité de leur région en plus de leur traitement de ministre.

 

Parmi les ministres-conseillers régionaux interviewés, Sylvia Pinel, ministre du Logement, et Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique.

La première feint de ne pas comprendre la question du journaliste qui lui demande pourquoi elle délaisse son siège de conseillère régionale de Midi-Pyrénées : « Tout le monde sait qu’un agenda de ministre, c’est des impératifs, des obligations et des imprévus de dernière minute. »

Précisément. C’est pourquoi le cumul d’un portefeuille ministériel et d’un siège de conseiller régional est impossible, et celui des indemnités afférentes également.

Marylise Lebranchu, qui elle montre qu’elle comprend la question, est d’une rare désinvolture. Lorsque le journaliste lui demande si elle continue à toucher ses 2705 euros brut (après écrêtement dû au cumul) mensuels d’indemnité de conseiller régional de Bretagne en plus de son traitement de ministre de 9940 euros brut par mois, elle s’écrie que « ça ne [le] regarde absolument pas » et qu’elle ne répond pas « à des questions [qu’elle] estime d’ordre populiste ».

Quitte à tomber dans l’estime de Mme Lebranchu, osons être « populistes » et disons à Mme Lebranchu que cela regarde non seulement le journaliste, mais aussi ses téléspectateurs, qui sont également contribuables.

Lebranchu pour que Le Drian cumule la Défense et la Bretagne

Lebranchu n’en est pas à son coup d’essai : le mois dernier, elle a suggéré à Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense et pourtant tête de liste socialiste en Bretagne, de cumuler la présidence de région et le portefeuille ministériel en cas de victoire socialiste aux élections régionales. Permettons-nous de reposer la question : comment peut-il se permettre ce luxe alors que la France est menacée par le terrorisme islamique venant du Proche-Orient, contre lequel il est censé nous protéger ? [NDLR, Jean-Yves le Drian est ministre des Affaire sétrangères depuis 2017 et ne préside plus la région Bretagne]

Au cours de la lecture de l’enquête, on découvre que Sylvia Pinel n’a jamais été sanctionnée financièrement pour son absentéisme, parce que ses absences étaient « excusées » (sic) par son agenda de ministre !

Le plus étonnant vient de ce que Ségolène Royal, conseillère de Poitou-Charentes en plus d’être ministre de l’Écologie, a refusé de toucher son indemnité de conseillère régionale. Pourquoi, dans ce cas, ne pas imposer une discipline commune à tous les membres du gouvernements ayant des mandats locaux ?

Cela étant dit, même le cumul de mandats sans cumul de rémunérations de Ségolène Royal pose problème : pendant qu’elle s’occupe de sa région, elle ne s’occupe pas de son ministère, pour lequel elle est pourtant généreusement rémunérée.

Publié le samedi, 28 novembre 2015

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