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Le coût des comités Théodule

Écrit par Contribuables Associés
Comités Théodule © Alain Trez - Contribuables Associés

Saint Théodule, priez pour nous ! L’État aime se donner des raisons d’exister. Au moindre problème, il crée des commissions et autres instances consultatives, dites comités Théodule.

Commissionite aiguë. Le général De Gaulle les appelait les «comités Théodule». Ces commissions où l’on aime à débattre du sexe des anges sont pléthore. Une annexe au projet de loi de finances pour 2019 fournit la liste sur 55 pages des 387 «commissions et instances consultatives ou délibératives placées directement auprès du Premier ministre ou des ministres», et détaille pour les années 2015 à 2017 le nombre de réunions et leur coût de fonctionnement.

La facture des 387 instances est de 23,2 millions d’euros pour 2017,d’après nos calculs. Mais il y a des coûts cachés.

Quand un fonctionnaire siège bénévolement dans un comité, il ne coûte pas plus cher, mais il ne fait pas son travail pendant ce temps-là.

En 2008, on comptait 800 commissions. Si nombre de comités ont été supprimés (comme la Commission centrale des appareils à pression ou le Groupe interministériel des normes), il reste du ménage à faire.

Certes, toutes les commissions ne sont pas inutiles. Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a notamment contribué à l’élaboration de la réforme de 2010 et ses rapports continuent de faire autorité.Mais d’autres ne servent qu’à pomper l’argent des contribuables et à satisfaire lobbies et amis du pouvoir. Quelle peut être l’utilité de la Commission nationale des professions foraines et circassiennes (24 membres) qui ne s’est pas réunie une seule fois depuis 2015 ?

Pas une seule réunion en trois ans, non plus, pour la Commission interministérielle des données d’origine spatiale (cinq membres) qui a pourtant coûté plus de 19 000 euros en 2017. Citons également l’Observatoire des finances et de la gestionpublique locales (16 membres) : une seule réunion en 2017 pour un coût annuel de 210 000 euros tout de même…

Jean-Baptiste Leon

Article extrait du " Livre noir des gaspillages 2019 " de Contribuables Associés

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Publié le jeudi, 17 octobre 2019