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Nice : la chambre des comptes de PACA accable le cumulard Estrosi

Écrit par Contribuables Associés

Contrairement à sa promesse de démissionner de ses autres mandats s'il était élu à la présidence du Conseil régional de PACA, Estrosi est toujours maire de Nice, président de la métropole Nice Côte d'Azur et député des Alpes-Maritimes, deux mois après le second tour des élections régionales...

 

La chambre régionale des comptes de PACA a étrillé dans un rapport rendu public ce vendredi la gestion du maire Les Républicains de Nice, Christian Estrosi.

La chambre régionale des comptes pointe la situation financière « préoccupante » de la cinquième ville de France.

Au cours de la période étudiée, de 2006 à 2014, le rapport s’alarme de la fonte de la marge de manœuvre budgétaire de la commune, étranglée par la baisse des dotations de l’État, le coût des investissements (notamment le nouveau stade), et la progression de la dette : celle-ci est passée de 367 millions d’euros à plus de 500 millions d’euros fin 2014.

Éponger les dettes passées

Malgré les réductions d’effectifs, et les mutualisations avec la métropole, la masse salariale reste un motif de préoccupation pour la chambre régionale des comptes. Et l’augmentation des impôts, jusqu’en 2009, « n’a pas permis à la commune de maintenir une situation financière saine ».

La situation financière de la ville risque d’empirer encore jusqu’en 2020, de plus en plus de ressources financières devant être consacrées à éponger les dettes passées.

Dans sa réponse, annexée au rapport, la ville « considère que sa situation financière n’est pas préoccupante », pointant l’effet délétère des baisses de dotations financières décidées par le gouvernement. « Un certain nombre de mesures correctrices » ont été prises qui ont produit leurs effets en 2015 et le feront encore davantage cette année, a précisé le premier adjoint au maire, Philippe Pradal.

« Plusieurs irrégularités »

Des efforts ont été engagés qui ont même permis d’annoncer vendredi une baisse de 1 % de la taxe d’habitation pour 2016, a-t-il ajouté, soulignant que le rapport de la Chambre des comptes était une « photographie à fin 2014 ».

L’institution de contrôle financier pointe aussi « plusieurs irrégularités » s’agissant de la gestion des ressources humaines, des points que la ville a corrigé depuis, pour ceux sur lesquels il était possible d’agir, selon M. Pradal.

«La commune, qui procède au paiement d’heures supplémentaires aux agents, n’a pas mis en place de système automatisé de contrôle du temps de travail, ainsi qu’elle en avait l’obligation » et « n’est ainsi nullement en mesure de vérifier le temps de travail réellement effectué par les agents », pointe la chambre.

« Prime de théâtre »

« De nombreuses primes anciennes ne reposent sur aucun fondement légal », ajoutent les auteurs du rapport, citant une « prime de vacances », une « prime de théâtre » ou « une prime de départ en retraite » qui sont versées « en toute irrégularité ».

De même, « la commune accorde aux agents qui partent en retraite, un « congé libérable » de deux mois pour leur « permettre (…) de prendre conscience de leur nouveau statut » de futur retraité », un temps pendant lesquels les agents n’occupent pas de poste et qui coûte à la ville « l’équivalent de plus de 20 emplois à temps plein ».

La chambre épingle également la gestion de l’Opéra municipal, « dont le budget annuel est de l’ordre de 22 millions d’euros, soit un montant représentant l’équivalent des dépenses de fonctionnement totales d’une commune de 10 000 à 15 000 habitants des Alpes-Maritimes ».

350 emplois à l’opéra

Pourtant, « l’activité (une centaine de représentations) et la fréquentation de l’opéra (de l’ordre de 55 000 spectateurs par an) sont relativement faibles, puisqu’elles le situent dans le milieu de classement des opéras français ». « Les recettes de billetterie sont marginales, la commune assurant 85 % des recettes de l’opéra et le département des Alpes-Maritimes environ 8 % », poursuit le rapport.

L’opéra dispose pourtant de moyens « parmi les plus importants » de France : il est doté de 350 emplois, dont 170 artistes et dispose d’un centre de production de 80 techniciens permettant la maîtrise intégrale de la chaîne de production d’une œuvre lyrique.

À ce sujet, un nouveau directeur général de l’Opéra, venu de Metz, Eric Chevalier, a été nommé vendredi avec pour mission de réformer l’institution, a noté le premier adjoint.

Source : Ouest-France

Publié le lundi, 08 février 2016

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