La Nupes en position de force : à quoi faut-il s’attendre ?

Écrit par Aliénor Barrière
Jean-Luc Mélenchon - Nupes © Victor Joly - Shutterstock

Voilà bien une chose fascinante : en mai dernier, les Français ont massivement choisi de faire barrage à Marine Le Pen en réélisant Emmanuel Macron, et quelques semaines plus tard, ils décident de faire barrage à Emmanuel Macron en votant pour l’agrégat de partis porté par Jean-Luc Mélenchon.

 

La Nupes, Nouvelle Union populaire écologique et sociale, a ainsi réussi à passer la barre du premier tour des législatives dans plus de 300 circonscriptions.

Si l’Assemblée nationale devait devenir rouge, et si Emmanuel Macron devait s’entourer d’un Premier Ministre et d’un gouvernement de cette mouvance, voici ce à quoi ressemblerait notre pays ces cinq prochaines années :

En économie, les mesures prises conduiront à la fois vers un appauvrissement et une sclérose du monde professionnel et économique : réduction du temps de travail et rétablissement des 35H, augmentation sur SMIC à 1 500 euros net, retraite à taux plein à 60 ans, refus de l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires, sortie du nucléaire, blocage des prix pour cinq fruits et légumes de saison, instauration d’une taxe significative sur les transactions financières, gratuité des crèches publiques et des cantines scolaires, rétablissement et renforcement l’ISF, suppression de la flat tax, augmentation du nombre de fonctionnaires en proposant la titularisation aux agents publics contractuels, renationalisation des autoroutes…

Autant de choses contre lesquelles se bat Contribuables Associés depuis des années.

La Nupes au pouvoir, c’est évidemment un Etat toujours plus omniscient : élargissement du droit de réquisition de l’Etat pour les entreprises et usines d’intérêt général, encadrement des loyers, mais aussi des billets de concert et des places de cinéma, création de commissions de contrôle salarié dans les entreprises pour toujours plus de surveillance du privé…

Qui dit étatisme dit bien évidemment assistanat : les radiations des chômeurs qui ne se présentent pas à leurs rendez-vous seraient annulées, le RSA serait pris en compte pour valider des trimestres en vue de la retraite, et une « garantie à l’emploi » obligeant l’Etat à financer un emploi aux chômeurs longue durée serait créée.

Si vous êtes révoltés par le squat des maisons et l’enfer des locataires mauvais payeurs, sachez que cela ne va pas s’arranger : les expulsions locatives seront interdites sans proposition de relogement public.

Gouvernement de gauche oblige, l’augmentation des dépenses publiques sera à son comble pour financer toutes ses mesures démagogiques :

maintien des subventions aux associations « en sortant de la logique des appels à projet », injection massive d’argent dans les « quartiers populaires » (voir pour cela notre étude sur les politiques de la ville qui illustre à la fois la démagogie et l’échec de ces politiques), gratuité ciblées dans les transports publics (jeunes, précaires…), gratuité des premières quantités d’énergie indispensables à une vie digne, reprise des dettes agricoles des convertis au 100% bio, 1 053 euros par mois pour les pauvres et les jeunes, construction de 200 000 logement publics par an, remboursement de 100% des soins par la Sécurité sociale, gratuité de tous les musées et monuments publics, gratuité des procédures judiciaires le plus courantes…

On n’ose imaginer à quoi ressemblera notre feuille d’impôts l’année prochaine !

Et puis il y a les beaux rêves qui nous ramènent plus d’un siècle en arrière : « Tendre vers l’autosuffisance alimentaire grâce à l’agriculture paysanne écologique » ; on imagine que la diminution drastique des ressources que cela entraînerait serait couplée à la mesure de « sobriété énergétique »…

Pour appliquer ce programme, il faudra un gouvernement à son image ; sa composition a de quoi faire frémir !

Heureusement, il y a un second tour.

Publié le vendredi, 10 juin 2022

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