Philippe Herlin : « Notre classe politique reste ancrée dans un modèle étatiste étouffant »

Écrit par Contribuables Associés

Philippe Herlin est économiste, auteur de "Repenser l'économie". Il réagit à l'annonce du Jour de libération des contribuables qui tombe cette année le mardi 26 juillet.

 

1) En moyenne, les Français ont travaillé 207 jours pour l’État en 2016. Que vous inspire ce chiffre ?

Encore un effort pour arriver à 365 jours, que l’État s’occupe de tout, mais à ce moment-là j’arrête de travailler !

2) Les dépenses publiques engloutissent 56,6% de notre PIB. Pourquoi la France dépense-t-elle autant pour sa sphère publique en comparaison de ses voisins ?

Les fonctionnaires ont pris le pouvoir ! Le coup d’État date de 1944, avec le programme du Conseil National de la Résistance (CNR), largement d’inspiration communiste, mais dont l’étatisme ne faisait que prolonger celui du régime de Vichy.

Depuis, malgré des avancées en termes de libertés économiques (notamment dues à la construction européenne, merci), notre classe politique est restée ancrée dans ce modèle étatiste étouffant.

3) L’excès de dépenses publiques est-il une des explications du manque de compétitivité de la France ?

C’en est pour moi la principale, même s’il faut rajouter la bureaucratie, la complexité du code du travail, du code fiscal, etc. La valeur ajoutée produite par les entreprises se partage en trois : les salariés (salaires), les actionnaires (dividendes), l’État (taxes et impôts).

La part de ce dernier n’a cessé d’augmenter, les deux premiers sont d’autant pressurés. En conséquence le pouvoir d’achat n’augmente plus et la prise de risque n’est plus suffisamment récompensée, il ne faut dès lors pas s’étonner de la perte de compétitivité et de la croissance atone.

Au-delà des « réformes structurelles », il faut engager un combat intellectuel et revenir à la source du problème, le programme du CNR, ces tables de la loi cachées de la République.

4) Quelles solutions préconiseriez-vous pour réduire le poids gigantesque des dépenses publiques ?

Au-delà des « réformes structurelles », il faut engager un combat intellectuel et revenir à la source du problème, le programme du CNR, ces tables de la loi cachées de la République.

La France était un pays libéral durant le XIXe siècle et jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, on l’oublie.

Le texte du CNR, dans ses aspects économiques, est profondément nocif, il faut le dire, et en tirer les conséquences : supprimer le statut de la fonction publique, donner la liberté d’affiliation pour la protection sociale, permettre la retraite par capitalisation, instaurer le chèque scolaire, démanteler et privatiser la SNCF, faire sauter les verrous syndicaux qui paralysent une grande partie de l’économie, etc.

Propos recueillis par Benjamin Izarn

Publié le jeudi, 21 juillet 2016

Laissez un commentaire

Assurez-vous d'entrer toutes les informations requises, indiquées par un astérisque (*). Le code HTML n'est pas autorisé.

Votre adresse email ne sera pas affichée sur notre site Internet.