“L'impôt heureux” ne peut pas exister !

Écrit par Contribuables Associés

La “Trésor Académie” organisait une conférence, le 2 avril 2012, à l'Assemblée nationale, ayant pour thème : “L'impôt heureux, c'est possible”. Les représentants des candidats à l'élection présidentielle ont exposé leur vision. Une réunion financée à 100% par le contribuable.

 

On est évidemment intrigué par le titre donné au débat organisé hier matin (lundi 2 avril 2012) à l’Assemblée nationale :« L’impôt heureux, c’est possible ! »

Le sous-titre commence à nous éclairer : « Comment rééquilibrer les finances publiques par le renforcement du consentement à l’impôt».

Il ne s’agit donc pas de réduire les dépenses, mais de faire passer la pilule d’une augmentation des impôts, présentée comme inévitable et même « citoyenne ».

D’autant que le co-organisateur de cette réunion n’est autre que M. Vincent Drezet (dont vous lirez le commentaire ci-dessous, ndlr), le tout puissant secrétaire général du SNUI, syndicat majoritaire à Bercy, et partisan déclaré du toujours plus d’impôts.

Les représentants des différents candidats à l’élection présidentielle sont invités à plancher sur le thème proposé. On est frappé par le consensus qui se dégage.

Le représentant de François Bayrou (Patrice Forget) est le plus clair : « Faire payer les riches, c’est indispensable, mais insuffisant ».

Celui de Marine Le Pen (Pierre Chassin) rejoint celui de Nathalie Arthaud (Marc Rémy) : il faudra augmenter « L’impôtsur le grand capital ».

Pour François Hollande, Karine Berger (professeur à l’ENA) invente une corrélation entre le taux de croissance d’un pays et la réduction des différences de revenus.

Pascal Canfin, pour les Verts (par ailleurs député européen) a découvert que plus les taux d’imposition étaient élevés, plus la qualité de vie était améliorée. Et moins les impôts étaient lourds, plus importante était l’économie informelle…

Les organisateurs en reviennent à leur dada : il faut expliquer aux enfants, dès le CM2, que les impôts, c’est bien, c’est bon, ça rend heureux… C’est ce qu’ils appellent « sensibiliser les jeunes à l’impôt ».

J’étais venu avec en tête le schéma d’une brève intervention.

«L’impôt heureux ne peut pas exister. C’est encore un oxymore. Un individu qui a légitimement et laborieusement gagné l’argent de son revenu (salaire, revenu du capital, dividende…) prétendra toujours en disposer librement, le plus largement possible.

Sans doute peut-on considérer l’impôt comme une nécessité. Sans doute est-il plus ou moins bien consenti. Et pour qu’il soit le mieux consenti possible, il faut et il suffit qu’il soit le plus faible possible, pour financer des dépenses calculées au plus juste ».

Ce ne fut le propos d’aucun représentant des candidats. Et il fallait que je reprenne un peu d’air…

Il faut dire que, dans l’ambiance de la salle de la commission des Finances – dont on se demande pourquoi elle avait été mise à la disposition de cette réunion financée à 100% par l’argent publicavec le concours de la chaîne LCP – la tendance était plutôt et naturellement « budgétivore ».

Une tranche de vie de la sphère publique. Si on peut appeler ça « une vie »…

Alain Dumait, directeur de la publication du Cri du Contribuable.

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La réponse de Vincent Drezet du SNUI : 

« Bonjour

L’article est tendancieux et spécieux.

Tout d’abord, il eût fallu préciser qu’il s’agissait d’une manifestation d’une association qui regroupe plusieurs personnes (je suis le seul fonctionnaire des impôts qui en soit membre) qui plaide pour la pédagogie de l’impôt.

On peut être “contre”, mais il faudra expliquer comment éclairer le choix des citoyens si l’on n’explique pas ce qu’est l’impôt, en dehors des considérations partisanes et idéologiques.

La commission des Finances n’ayant pas prévu de réunion, elle nous a gratuitement mis la salle à disposition (avec le soutien de la droite et de la gauche). Cela n’a rien coûté au contribuable. C’est la réalité, mais vous avez le droit de ne pas me croire…

Vous auriez pu intervenir en direct et affronter le débat, vous avez choisi de ne pas le faire, chacun ses choix. En outre, vous oubliez de signaler les divergences de fond entre les intervenants. C’est dommage si l’on veut informer correctement ses lecteurs. Mais certes, c’est votre ligne éditoriale.

Enfin, il faudra savoir où vous avez lu que je suis (et mon organisation avec) partisan du “toujours plus d’impôt”.

Ne vous en déplaise, nous sommes avant tout partisan du “mieux d’impôt”, autrement dit d’un impôt mieux réparti, je suis sûr que vos adhérents des classes moyennes et des PME me comprennent. Mais là encore vous avez le droit de ne pas être d’accord.

Cordialement. »

Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !

Publié le mardi, 03 avril 2012

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