L'incinérateur de Strasbourg ruine les contribuables alsaciens

Écrit par Fabrice Durtal
incinérateur-Alsace-Gaspillage © capture d'écran du site www.dna.fr

A Strasbourg, impossible de voir la longue cheminée striée de bandes rouges de l’incinérateur situé sur la route du Rohrschollen sans inquiétude.

C’est le sparadrap des contribuables rattachés à l'Eurométropole de Strasbourg (EMS), une installation vieille de 50 ans qui dévore les millions presque aussi vite que les ordures qu’elle transforme en chaleur et lumière.

Il y a d’abord, un volet judiciaire avec une enquête pour mise en danger de la vie d'autrui, celle des travailleurs du site exposés aux « Réfiom », ces résidus d'épuration des fumées d'incinération des ordures ménagères.

Et puis, il y a l’aspect financier dont le dernier épisode s’est écrit fin juin, le conseil métropolitain de Strasbourg actant de nouveaux travaux sur cet incinérateur inauguré en 1974.

Arrêté entre 2016 et 2019 pour désamiantage, l’installation gérée dans le cadre d'une délégation de service public par l'entreprise Sénerval, une filiale du groupe Séché, va mobiliser 35 millions d’euros supplémentaires afin de respecter les normes d’émissions atmosphériques adoptées en 2021.

S’y ajouteront 8 millions d’euros destinés à la rénovation des poteaux en béton, dégradés, constituant le sous-bassement de l’usine.

Incinérateur : la facture s'alourdit

Si, durant ces travaux, l’activité devrait être interrompue, la facture s’allongera pour la collectivité.

Le coût d’un mois d’arrêt revenant à 4,5 millions d’euros en raison du détournement des déchets vers d’autres sites de recyclage, sans compter l’indemnisation de l’exploitant (56 000 euros par jour).

Ces 45 millions ne sont qu’une vétille par rapport aux dizaines de millions qui ont été déjà été dépensés pour rénover cette usine d’incinération.

Désamiantage des chaudières, des façades, dépoussiérage des halls et de différents équipements, la remise aux normes a déjà englouti 200 millions d’euros entre 2015 et 2019.

Et ce feuilleton budgétaire ne s’arrêtera pas là. L’usine sera peut-être détruite à horizon 2030 pour laisser la place à un équipement neuf.

Si ce projet voit le jour, la démolition de l’usine actuelle devrait coûter des dizaines de millions d’euros aux contribuables locaux, sans compter la construction d’une nouvelle unité.

Un rapport commandé en 2016 évaluait le coût de cette construction à 421 millions d'euros.

Publié le lundi, 03 juillet 2023

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