Budget : la Cour des comptes demande à l’Etat de tailler dans la dépense publique

Écrit par Benoît Perrin
Moscovici-Cour des comptes © contribuables associés

Le président de la Cour des comptes engage l’exécutif à dégager 12 milliards d’économies par an et à lancer une refonte des politiques publiques.

De la suite dans les idées : il y a quelques jours, Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes soulignait que « la place de la France n'est pas d'être dans les trois pays les plus endettés de la zone euro » lors d’une émission diffusée par le site Boursorama.

Invité du magazine Capital à l'occasion des Rencontres des entreprises de France, organisées par le Medef, il livre sa recette pour rétablir les comptes publics en demandant au gouvernement de réaliser 60 milliards d'économies sur 5 ans.

Pour assainir la situation comptable du pays, le président de la Cour des comptes conseille de soulever le capot des politiques publiques et de les rationaliser, méthode plus efficace que « des coups de rabot » périodiques.

Budget éducation : 100 milliards par an

Parmi les exemples de dépenses budgétaires inefficientes, il cite notamment le cas de l’Éducation nationale.

« Nous dépensons 100 milliards par an pour notre éducation, mais nous ne cessons de reculer dans les classements internationaux, comme le classement PISA. C'est donc qu'il faut dépenser mieux », relève-t-il.

Effectivement : Selon cette enquête PISA (Program for International Student Assessment), une évaluation triennale organisée par l'OCDE, la France est en chute.

Classée 15e en 2000, elle est aujourd’hui au 23e rang sur 79 pays testés, bien que le budget de l'Éducation et de la Jeunesse ait atteint 60 milliards d'euros en 2023.

Pire : selon les tests effectués auprès des 750 000 participants à la Journée défense et citoyenneté 2022, plus d’un Français sur 10 rencontre des difficultés de lecture et près de la moitié est illettré.

Autre exemple, cité par le président de la Cour des comptes, celui de la politique du logement.

La France a beau dépenser 30 à 35 milliards d’euros par an, « cette politique ne fonctionne pas (…) On ne construit pas assez de logements en France. Et dans le parc social, il n'y a pas suffisamment de rotation des locataires. Si ces deux objectifs principaux ne sont pas atteints, à quoi cela sert de mettre autant d'argent sur la table", s’interroge-t-il.

Quant aux baisses d’impôts que le gouvernement fait miroiter, bien que le taux des prélèvements obligatoires n’ait jamais été aussi élevé (45,4% du PIB), Pierre Moscovici se montre dubitatif.

Il affirme qu’elles ne peuvent s’envisager que lors des phases de croissance soutenue, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Réactualisée en juin dernier, les prévisions de la Banque de France tablent aujourd’hui sur 0,7% de croissance en 2023, 1% en 2024 et 1,5% en 2025, beaucoup moins que les + 2,5% enregistrés en 2022.

"Mon slogan personnel, résume-t-il pour Capital, c'est pas de baisse d'impôts qui ne soit pas compensée par d'autres prélèvements ou par des économies supplémentaires".

Publié le vendredi, 01 septembre 2023

3 Commentaires

  • Lien vers le commentaire Gaccini lundi, 04 septembre 2023 Posté par Gaccini

    Comme d'habitude, l'état fera la sourde oreille. Il dépense toujours plus, rogne sur les derniers avantages dont profitent les classes moyennes, augmente quelques taxes et la messe est dite. La cour des comptes prèche dans le désert et on paie une fortune ses membres qui produisent des rapports sans landemain.

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  • Lien vers le commentaire jamas vendredi, 01 septembre 2023 Posté par jamas

    P. Moscovici peut fanfaronner, lui, le bébé de la mitterrandie qui a initié ce système inique des dettes publiques sans fin faites pour montrer qu'on fait quelque chose de plus que ses prédécesseurs une fois arrivé au pouvoir, et pour y rester le plus longtemps possible, bien sûr. Résultat des courses après quasi 50 ans d'incurie : 3100 milliards de dettes publiques qu'on va mettre au bas mot 70 ans à rembourser ! Belle avance ! les suivants pas encore nés vous remercient.
    Cela étant P. Moscovici avec sa nouvelle casquette ne se trompe pas. La seule manière de s'en sortir est de serrer les boulons, diminuer ou supprimer les prestations et services publics surfaits, superfétatoires, faits pour occuper du monde à faire des states administratives façon mouches du coche, des comités et collèges ceci-cela, des réunions pour discuter sans fin, des rapports non suivis d'effets empilés dans les salles d'archives, de l'assistanat à qui vient taper aux portes, des aides publiques et subventions tous azimuts à tout et à rien pour monter que le public est partout ...

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  • Lien vers le commentaire gabiot vendredi, 01 septembre 2023 Posté par gabiot

    Je préfère des baisses d'impôts financées par des économies que par d'autres pérlèvements ! Et vous ?

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