Des départements dans le rouge en 2023 alerte la Cour des comptes

Écrit par Jean-Baptiste Leon
départements-argent public © Wead / Shutterstock

Les communes, qui tirent notamment profit de la hausse de la taxe foncière, seront les seules collectivités locales à dégager une épargne brute en 2023.

Un nouveau rapport de la Cour des comptes porte sur la gestion des communes et établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).

Sont aussi pris en compte les rapports d’observations définitives des chambres régionales des comptes concernant 99 EPCI à fiscalité propre et 36 communes.

Conclusion : selon les prévisions associées au projet de loi de finances pour 2024, les collectivités territoriales et leurs groupements, connaitront un déficit de 2,6 milliards d’euros en 2023 puis de 2,9 milliards en 2024.

Après un contexte financier favorable en 2021 et 2022, le ralentissement de l’activité économique limitera la progression des recettes des collectivités territoriales, indique la juridiction financière.

Certaines recettes importantes connaîtront même une diminution en valeur absolue tandis que l’inflation continuera à se répercuter sur leurs dépenses.

La Cour relève que la suppression d’impôts locaux a conduit à̀ accroitre les transferts financiers destinés à̀ les compenser (près de 36 milliards d'euros de transferts de recettes de TVA à̀ ce titre en 2022).

L’autonomie fiscale des collectivités, qui ne bénéficie pas d’une protection constitutionnelle, s’est réduite au fur et à̀ mesure des réformes fiscales souligne la Cour en invitant l’État à ne pas réduire le panier d’impôts locaux des collectivités.

Selon les magistrats financiers, plombés par des dépenses relevant surtout de la rémunération de leurs agents, et de dépenses majoritairement liées à l’action médico-sociale (RSA, l’Aide sociale à l’enfance (ASE), etc.), les départements verront leur épargne brute (différence entre leurs recettes et leurs dépenses) diminuer de 39 % en 2023.

Côté recettes, les départements pâtissent de la morosité du marché immobilier : ils tirent un cinquième de leurs rentrées financières des droits de mutation à titre onéreux, prélevés lors de la vente d’un bien. Le volume de cette source de revenus va ralentir sous l’effet de la crise.

La précarisation financière touchera aussi des régions dont l’épargne brute baissera de 12 %, sous l’impact de la baisse de consommation et du pourcentage de recettes fiscales (TVA, TICPE) qui leurs sont affectées.

Seules les communes devraient tirer leur épingle du jeu en 2023 grâce à la hausse des recettes que leur procure la hausse de la taxe foncière.

Communes et intercommunalités recueillent une part importante d’impôts locaux, principalement fonciers (impôts locaux, prestations de service et produits du domaine) qui financent 63 % de leurs recettes de fonctionnement (2022).

Pour améliorer la situation financière des collectivités locales, laCcour mise notamment sur l'intercommunalité en préconisant une généralisation des pactes financiers et fiscaux.

Elle réitère également le versement de la dotation globale de fonctionnement (DGF, 26,9 milliards d'euros en 2023) au niveau intercommunal plutôt qu’à chaque commune afin d’encourager plus fortement les petites municipalités à se regrouper au sein de communes nouvelles.

Publié le mardi, 31 octobre 2023

2 Commentaires

  • Lien vers le commentaire Léger dimanche, 19 novembre 2023 Posté par Léger

    au chapitre des gabegies municipales, la mairie d'Arcachon a dépensé 95000€ pour la remise en état d'un batiment réservé aux ....boulistes! l'amicale du club de boules de la ville comptait 96 membres au moment des travaux, donc 1000€ ont été dépensés par personne. Pourquoi pas 1000€ au titre des amis des chats ou autre...

    Rapporter
  • Lien vers le commentaire perrin samedi, 04 novembre 2023 Posté par perrin

    suite au reportage 3000 milliards de dette publique où l'on apprend que chaque citoyen est endetté à hauteur de 44000 euro , c'est le 44 qui m'a rappelé que la reine nous coûte 44000 euro par an. Un quinquennat à 2200000 euro, pour quelle productivité ?
    Et ne peut-on réduire les émoluments de députés qui cumulent ce poste avec celui de député européen ( augmentation de 2.5% sur la base de 6.825 euros net, +4.513 euros mensuels pour couvrir leurs "frais généraux" en plus des voyages pris en charge, et de 24.943 euros par mois pour employer des assistants parlementaires. C’est deux fois et demie l’enveloppe d’un député de l’Assemblée nationale. Il y aurait des coupures à opérer / soit ils sont députés européens et ne perçoivent que l'indemnité ( payée aussi par les contribuables et restreignent leur staff / soit ils sont à l'assemblée. Autre exemple plus prés du corps électoral. Le bureau d’accueil de la mairie de ma commune ( Guingamp 22) : un bon 80 m2 chauffé tout l'hiver pour une employée pas trop débordée pendant que actif ou non, le contribuable se gèle dans son domicile, paye la tva sur ses factures d'énergie et isole son logement avec du carton collé sur les murs et c'est pire pour ceux dépourvus d'emploi qui y passe l'hiver , tombent malades - trop bien pour trouver du travail..!
    Ou les personnes handicapées à mobilité réduite- beaucoup ont perdu la CMU sous le gouvernement E. Philippe. C'est une gabegie de privilèges aussi insoutenables qu'injustes.

    Rapporter

Laissez un commentaire

Assurez-vous d'entrer toutes les informations requises, indiquées par un astérisque (*). Le code HTML n'est pas autorisé.

Votre adresse email ne sera pas affichée sur notre site Internet.