Rentiers d’État : des placards en or massif

Écrit par Contribuables Associés

Yvan Stefanovitch propose, avec « Rentiers d’État », une sorte de catalogue non exhaustif d’un genre bien particulier : celui des grands commis de l’État, grands serviteurs bien sûr, mais surtout pour eux-mêmes.

 

Encore un livre qui hérissera le poil de tous les contribuables ! Ancien reporter à l’AFP, Yvan Stefanovitch propose, avec « Rentiers d’État », une sorte de catalogue non exhaustif d’un genre bien particulier : celui des grands commis de l’État, grands serviteurs bien sûr, mais surtout pour eux-mêmes.

Stefanovitch s’est attaqué aux hauts fonctionnaires. L’auteur a enquêté pendant un an, au plus près de ces privilégiés, dont Contribuables Associés avait tiré le portrait dans « Les Enfants gâtés de l’État ».

Yvan Stefanovitch s’est concentré sur ceux dont l’emploi est « pratiquement fictif ». Entendez par là ceux qui touchent de généreuses rémunérations sans faire quoi que ce soit, ou presque.

C’est le cas, par exemple, de certains préfets, qui ont leur petit acronyme : PMSP pour « préfet hors cadre en mission de service public ». La France compte environ 250 préfets pour 120 territoires. Que font ceux qui ne sont pas en poste ? Ils touchent au minimum 5200 euros brut mensuels, en début de carrière, « sans aucune obligation d’assiduité ou de travail. » Confortable, n’est-ce pas ?

Préfets et inspecteurs généraux

Des noms, des noms ! L’auteur cite, parmi d’autres, l’ancien ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, PMSP de première catégorie puisqu’il a cumulé toutes les fonctions possibles, en plus de son statut privilégié : conseiller régional, député, chef de cabinet… Pour lui, la retraite s’annonce fructueuse. Rassurez-vous, l’auteur s’attaque tout autant aux prébendiers de droite que de gauche. Cinq proches de Hollande et Valls sont ainsi nommés, comme Isabelle Sima, l’actuel chef de cabinet du Président, ou l’ancien ministre Jean Glavany.

Autre illustration de planque passée au crible par Yvan Stefanovitch, la dizaine de grands corps de contrôle et d’inspection générale (Lire ici notre article sur les inspecteurs généraux de l’Éducation nationale). Comment y entre-t-on ? Mieux vaut être dans les bonnes grâces du Président puisque celui-ci nomme « de manière discrétionnaire 20 % à 25 % de leurs membres ».

Des compétences particulières ? Aucune ! Seul l’âge est un critère : entre 30 et 45 ans. L’actuel président de la République figure d’ailleurs dans ces pages en bonne place, lui qui est toujours – mais en disponibilité – conseiller à la Cour des comptes. Où il pourra retourner ne rien faire (comme il l’avouait en 1989), en cas de défaite en 2017.

Une enquête riche d’informations au ton volontiers piquant. A lire, avec du recul et le portefeuille bien attaché.

Nicolas Julhiet

Publié le lundi, 11 avril 2016

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