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Réforme des rythmes scolaires : les contribuables paieront !

Écrit par Contribuables Associés

Les villes qui, comme Paris, Nantes, Brest ou Angers, prendront le « premier wagon » des quatre jours et demi dès la rentrée scolaire 2013 profiteront d’un fonds d’amorçage financé avec de l’argent public. Ensuite, c’est la fiscalité locale qui prendra le relais…

 

Heureusement, Paris n’est pas la France ! Suite à un accord passé avec les Verts, le conseil municipal de la capitale vient d’approuver l’application de la réforme des rythmes scolaires de Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale, dès la rentrée 2013.

D’abord estimé entre 20 à 40 millions, rien que pour la ville de Paris, le coût de la réforme a été réactualisé à 50 millions d’euros en année pleine.

Cette décision a été prise malgré l’opposition du PCF-PG et de l’UMP qui demandaient un report à 2014 comme l’autorise le décret instituant la réforme.

Dès l’année prochaine, les Parisiens auront donc à financer  ce changement de calendrier car il n’est pas sûr que Paris, riche et prospère, profite du fonds d’amorçage de 250 millions mis en place par l’Etat afin de gratifier les villes devançant  l’appel.

Quel sera le coût de cette gâterie ? Le montant de l’ardoise avancé par la mairie de Paris ne cesse de s’arrondir. D’abord estimé entre 20 à 40 millions le coût de la réforme a été réactualisé à 50 millions d’euros en année pleine.

Cinquante millions rapportés à un budget municipal de 8 milliards d’euros c’est peu de chose a fait savoir Bertrand Delanoë, le maire sortant. Certes, mais il faudra bien prendre cet argent dans une caisse remplie par les contribuables !

Des milliers d’emplois administrés créés

Afin de limiter la casse, la plupart des grandes communes françaises ont préféré repousser à 2014 l’application d’une réforme dont la  conséquence principale sera la prise en charge de 3 heures d’activités périscolaires en plus, chaque semaine.

A un moment où l’Etat demande aux collectivités locales de faire des économies, l’Association des maires de France (AMF) s’est interrogée sur le « coût de mise en œuvre de la réforme » en émettant des réserves sur son financement.

Seuls 50% des 24.000 enseignants du primaire serait favorable au retour à la semaine de quatre jours et demi

Il faut « préciser ce qui est pris en charge par l’Education nationale dans le temps scolaire des enseignants et des élèves et ce qui relève de l’initiative communale dans un temps périscolaire », a déclaré l’association pour qui la réforme est irréaliste sans évaluation préalable des coûts.

Et des coûts, il y en aura ! Avec le renforcement des garderies, des milliers d’animateurs vont être recrutés à travers toute la France. Cette création d’emplois administrés revenant à environ 20.000 euros par tête de pipe, ce sont des centaines de millions qui seront engloutis.

Dérive de 3 à 5% du budget transport

Le coût des transports flambera également. Selon L’AMF, le coût  devrait se chiffrer autour de 150 euros par élève. Si environ 30% de cette somme est fournie par des dotations, il faudra bien trouver le reste dans la poche des contribuables locaux.

Mieux vaudra que cette poche soit profonde : à Lyon, on estime déjà le montant de la réforme à 5 millions d’euros, à Grenoble, le recrutement d’animateurs reviendra à 1,5 millions d’euros, etc, etc.

Ce sont surtout les petites communes qui ne savent pas comment faire face, une augmentation de 3 à 5% de leur budget transport scolaire étant prévisible.

De leur coté, les syndicats d’enseignants sont hostile à cette réforme. Motif ? La (sempiternelle) dégradation de leurs conditions de travail.

Selon une consultation du SNUIpp-FSU, seuls 50% des 24.000 enseignants du primaire serait favorable au retour à la semaine de quatre jours et demi. Les syndicats appellent à une manifestation nationale à Paris le samedi 6 avril 2013.

Il y a quelques semaines, Vincent Peillon annonçait son intention d’arracher les enfants à toute forme de « déterminisme ».

Et si, plus modestement, le joli mois de mai permettait de l’arracher à son maroquin ?

DL

Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !

Publié le mardi, 26 mars 2013