Le contribuable taxé à 100% ?

Écrit par Contribuables Associés
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Comment peut-on croire que 100% des revenus sont taxés ? Et pourtant si ! C’est cette triste donnée qui a été fournie par Bercy à Gilles Carrez, président UMP de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Et le fait que ceux qui sont imposés à ce taux soient fortunés ne justifie en rien cette spoliation de l’Etat. Il n’y a aucune justice sociale à prendre 100% des revenus. La France est devenue une petite URSS.

 

Et les taux à 85%, 75% ou 50% sont tout aussi inacceptables… Un taux acceptable d’imposition ne devrait d’ailleurs pas dépasser 25%. Les quelques 29.880 ménages qui sont imposés à plus de 75% ont dû trouver que la justice sociale a un goût amer.

Mais outre ces taux d’imposition, il faut aussi constater l’augmentation du nombre de contribuables qui doivent acquitter des impositions outrancières et volontairement confiscatoires. La contribution exceptionnelle sur la fortune mise en place en urgence durant l’été 2012 par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, sous l’impulsion de François Hollande nouvellement élu, était bien un impôt confiscatoire. Il explique une augmentation impressionnante du nombre de foyers imposés.

Ainsi, en 2011, 5.221 foyers subissaient une imposition à 100% ou plus : en 2012, les contribuables soumis à cette spoliation totale de leurs revenus sont au nombre de 8.010 soit une augmentation de 53%.

Ceux qui subissent une imposition à 85% étaient au nombre de 6.203 foyers en 2011, mais se retrouvaient à 9.910 en 2012, soit une augmentation de 59%.

Quant aux imposés à 75%, on en comptait 6.343 en 2011 alors qu’ils sont 11.960 en 2012, soit une augmentation de 88%.

L’Etat dépossède le contribuable                                 

La dépossession des biens érigée ainsi en système n’est pas acceptable. Bastiat avait souligné que « prendre aux uns ce qui leur appartient pour donner aux autres ce qui ne leur appartient pas » relève de la spoliation pure et simple. Il n’y a aucune justice sociale dans une taxation à 100% ou 75% : il y a un appauvrissement de la société entière. Taxer les plus riches se fait toujours au détriment des plus pauvres, car ceux qui possèdent sont ceux qui sont capables d’investir, de créer des richesses et des emplois.

Rappelons-nous le coup de gueule de Gérard Depardieu : « Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait, la différence, doivent être sanctionnés » avait-il déclaré dans sa lettre ouverte à Jean-Marc Ayrault, premier ministre, le 16 décembre 2012, lorsque l’acteur avait décidé de s’installer en Belgique avant de finir en Russie comme la suite le montrera. Gérard Depardieu avait précisé : « j’ai payé 145 millions d’euros d’impôts en quarante-cinq ans » et surtout « je pars, après avoir payé, en 2012, 85% d’impôt sur mes revenus. » Quelques esprits collectivistes avaient tenté à l’époque de minimiser cette affirmation, voire l’avaient nié en disant que c’était impossible. La preuve est faite aujourd’hui, et grâce aux chiffres de Bercy, que non seulement l’affirmation de l’acteur était vrai, mais ils étaient 17.920 à être dans ce cas de figure.

Le gain immédiat voulu par François Hollande s’est traduit par une perte sèche à court terme: plus de 5.000 contribuables sont partis de la France spoliatrice avec familles et entreprises sous le bras en 2012, et on attend de savoir combien ils seront  2013.

La France, cette petite URSS

L’imposition à 100% est la politique du pire. D’autant plus qu’il faut rappeler ce que disait Bastiat : « L’Etat, ne l’oublions jamais, n’a pas de ressources qui lui soient propres. Il n’a rien, il ne possède rien qu’il ne prenne aux travailleurs ». L’Etat a donc désespérément besoin des contribuables pour payer ses fonctionnaires, ses dépenses publiques et sa dette.

Mais il ne faut pas croire que la hausse du nombre d’imposés ne concerne que les tranches aisées de la population. Chacun d’entre nous a pu constater une augmentation de l’imposition qui touche toutes les catégories de contribuables. Ces augmentations ne pourront qu’augmenter étant donné le contexte économique et les besoins financiers d’un Etat qui ne renonce aucunement à ses dépenses et à son interventionnisme qui coûte cher. Et ce ne sont pas les 0,5% de fonctionnaires en moins – 29.000 agents  – qui permettront de revoir à la baisse les coûts que doivent supporter les contribuables. Il reste toujours près de 5.5 millions de fonctionnaires et les recrutements annoncés par le gouvernement, notamment avec les 60.000 emplois dans l’Education nationale, compenseront largement les pertes et continueront d’augmenter les dépenses.

Soyons réalistes : qui veut rester vivre dans une petite URSS ? L’exode fiscal ainsi que l’exode entrepreneurial ne feront qu’augmenter. Un secteur public qui s’accroît sans cesse ne peut qu’étouffer le secteur privé et spolier les plus riches. Entrepreneurs et gens aisés partent. Quant à ceux qui restent, il est évident qu’ils devront payer plus d’impôt et plus de taxes parce que le budget de l’Etat ne sera pas diminué en fonction de ceux qui partent et du « manque à prélever ». François Hollande et Jean-Marc Ayrault veulent leur argent : il faudra bien trouver un moyen de lever l’argent prévu, même si la proportion de français imposés diminue. Il faut donc s’attendre à des ponctions exceptionnelles sur les revenus de ceux qui restent, anticiper de nouvelles hausses de TVA comme celle prévue au 1er janvier 2014, et surtout craindre que la justice sociale soit encore prise comme prétexte pour puiser allègrement dans le porte-monnaie du contribuable moyen.

Trop d’impôt tue la nation

Les impositions outrancières s’accompagnent d’une pression sociale inacceptable. Rappelons-nous le coup de gueule d’un autre acteur, Gérard Lanvin, en janvier 2013, qui n’avait pas hésité à dire : « Je ne supporte pas cette façon de montrer du doigt les riches marqués d’une étoile jaune (j’entends: une étoile d’or) comme s’ils étaient des salauds, des gens infréquentables. Ce n’est pas parce qu’on réussit que l’on n’est pas un mec bien. L’attitude des Français me désole. » Et d’ajouter : « si les gens quittent le territoire, ce n’est pas seulement à cause de l’argent ; c’est parce qu’il n’y a plus de liberté ici. » Ce que dit l’acteur est largement partagé car il suffit de rester à un comptoir de café de village pour recueillir les impressions : les avis et les envies de partir sont identiques, même si les moyens financiers sont beaucoup plus limités.

La réalité est que l’Etat français, qu’il soit dirigé par la droite ou par la gauche, ne voit pas l’intérêt général de la nation, mais ne considère que ses intérêts propres : assurer le traitement des fonctionnaires improductifs, financer ses frais de fonctionnement qui sont autant d’investissements perdus pour le privé et payer les intérêts d’une dette publique hors de contrôle. L’Etat prétend utiliser l’impôt comme un outil de justice sociale pour justifier des taxations spoliatrices à 100% ou plus. Or, il n’y a pas de justice dans la confiscation.

Plus d’impôt, c’est moins de liberté. Plus d’impôt, c’est l’augmentation de la pauvreté. L’impôt manié sans sagesse tue une nation plus efficacement que n’importe quelle armée d’invasion.

Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public !

Publié le vendredi, 24 mai 2013

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