Contribuables Associés

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Anne Hidalgo parle le suisse ! La maire de Paris nous annonce en effet une « votation », un concept aux contours en France mal définis. Écoutons-la : il s’agira, nous dit-elle, d’un vote organisé par ses services et par lequel les Parisiens diront s’ils souhaitent ou non l’arrêt des trottinettes en free-floating.

 

Francois Garcon par François Garçon, membre de l'assemblée générale de Contribuables Associés, essayiste,  auteur de «France, démocratie défaillante. Il est temps de s’inspirer de la Suisse» (Éditions L'Artilleur), prix ALEPS du livre libéral 2022. 

 

Pour l’heure, la date (2 avril 2023), l’objet (l’arrêt des trottinettes) et le caractère impératif du choix des électeurs sont connus : « Je respecterai le choix des Parisiens ».

La presse de ce jour livre quelques détails sur la procédure prévue, et notamment l’envoi à chaque électeur de la capitale d’un exposé des motifs.

S’il faut saluer cette initiative ressortissant de la démocratie participative, une initiative sans précédent à Paris, on se permettra quelques observations en regard du mode d’emploi utilisé en Suisse, un pays où les « votations » se pratiquent par dizaines chaque année.

D’abord, regrettons qu’entre l’annonce de la votation et le scrutin, le délai (moins de deux mois) soit si court.

Pour que la votation ait du corps, il aurait fallu permettre aux différentes parties de s’exprimer, de faire valoir leurs arguments, de les exposer à destination des électeurs parisiens appelés à trancher.

Une campagne d’affichage, dans tout Paris et pourquoi pas dans la proche banlieue, devrait permettre aux opérateurs de trottinettes de justifier leur valeur ajoutée, aux utilisateurs d’exposer leurs arguments, aux associations de Parisiens excédés par les débordements de ces engins de dire pourquoi leur suppression est une bonne chose, etc.

Dans cette affaire, on devine un truc précipité, mal agencé, bref un bricolage combiné à un coup de com'.

L’argument invoqué par la maire de Paris pour justifier sa votation se résume en ces termes : les trottinettes doivent être retirées de la circulation car leurs utilisateurs se comportent en sauvages, cannibalisant notamment les trottoirs, sans égard pour les piétons.

L’argument est dévastateur pour la mairie de Paris et la Préfecture de police qui, à ce que l’on croit savoir, disposent d’importants contingents de policiers (42 616) et d’agents municipaux (555) à qui reviennent la mission de sanctionner ces débordements.

A quelle tâche sont donc affectés ces agents de sécurité ? Que font-ils de leur journée ? On les voit circuler en voiture dans la capitale, souvent à raison de quatre par véhicule, mais au-delà ?

De son côté, la mairie n’aurait-elle pas pu exiger la pose d’une plaque d’immatriculation sur les trottinettes, bon moyen pour identifier les contrevenants et les verbaliser ?

Les caméras de surveillance n'ont-elles pas également pour finalité d’aider à traquer le banditisme et la délinquance ?

Dans les capitales européennes où ces engins sont en libre-service, on n’observe pas l’incivisme parisien. Sans doute que là-bas les outils de surveillance fonctionnent et les sanctions sont dissuasives.

Pourquoi ne pas s’inspirer des méthodes ayant fait la preuve de leur efficacité ?

Pourquoi, au motif que l’État est incapable de faire respecter la loi et l’ordre, s’en prendre aux trottinettes et à tous leurs usagers ?

Mais ne boudons pas notre plaisir : l’annonce de cette « votation » sur les trottinettes est une excellente nouvelle.

Souhaitons qu’elle ouvre la porte à d’autres votations ; souhaitons que celles-ci deviennent régulières, que toutes soient contraignantes.

Et, surtout, qu’elles n’émanent pas du seul gouvernement local mais aussi des électeurs, les principaux intéressés. Ceux-ci pourraient ainsi demander que, par voie de votation, soient soumis à leur approbation les centaines de millions d’euros que, chaque année, la majorité municipale attribue à des associations aux contours plus ou moins équivoques ; que soit vendu le parc de 2 000 voitures de fonction au service de la Mairie de Paris ou encore que soit cédé au plus offrant ce Stade de France dont l’entretien est à la charge des contribuables.

Bref, la maire de Paris s’apprête à ouvrir la boîte de Pandore. Il faut s’en réjouir.

Plus les citoyens pourront s’exprimer sur les dépenses publiques, sur leurs montants, sur leurs destinations, mieux notre démocratie s’en portera.

Vive donc les « votations » !

L’exemple de notre voisin suisse montre que les « votations » riment avec calme social, stabilité politique et prospérité économique.

Encore un effort Madame Hidalgo pour faire le bonheur du peuple, votre ambition affichée !

François Garçon

Dette publique, impôts, pouvoir d'achat. La politique budgétaire du gouvernement met les familles en danger. Jean Baptiste Leon, directeur des publications de Contribuables Associés, était l'invité de Floriane Jeannin, dans l'émission "Les Femmes et les Enfants d'abord !" sur TV Libertés.

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Contrepoints a pu s’entretenir avec Benoît Perrin, le nouveau directeur de notre association. L’occasion de revenir sur la mission et les valeurs que porte Contribuables Associés.

"Contrepoints : Pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre parcours professionnel ?

Benoît Perrin : Originaire de Bordeaux, j’ai 42 ans et suis diplômé en droit et de l’ESCP. Dès mon arrivée à l’université, j’ai vu à l’œuvre la dialectique marxiste des mouvements étudiants et me suis refusé à ce que ce venin contamine l’ensemble de mes camarades. Pas un seul jour ne passait sans que les étudiants n’aient dans leurs mains un tract qui transpirait la haine des entreprises, des entrepreneurs, de l’économie de marché mais aussi de la liberté d’expression.

Ces syndicats n’avaient qu’une obsession : réduire nos libertés. Pourtant à mes yeux, ce sont elles qui constituent le sel de la vie. J’ai donc trouvé tout naturel de m’engager corps et âme dans le monde associatif pour faire barrage à ce mouvement révolutionnaire mais aussi aux nombreux blocages (et donc des dégradations… payées au final par les contribuables) dont les universités faisaient l’objet. J’ai ensuite travaillé 10 ans dans différents cabinets de conseil pour participer à la modernisation et à la baisse des coûts des services rendus aux citoyens.

Il y a 5 ans, inquiet de l’avenir de notre beau pays, j’ai à nouveau rejoint le combat pour les idées en intégrant l’Institut de Formation Politique (IFP) comme directeur opérationnel. Fondée en 2004 par l’entrepreneur civique Alexandre Pesey, cette école de l’engagement compte aujourd’hui plus de 2500 jeunes : rien que sur l’année 2022, nous avons identifié, formé et accompagné vers les associations, la politique et les médias plus de 400 nouveaux étudiants. Travailler d’arrache-pied et par tous les moyens au service des contribuables au sein d’une association reconnue pour son travail de qualité est pour moi une suite logique."

Lire la suite de cet entretien ici

mardi, 20 décembre 2022

Anti-manuel de psychologie fiscale

Le professeur Frédéric Douet nous propose à la lecture la nouvelle édition de son anti-manuel de psychologie fiscale.

Avec la dose d’humour et d’ironie qui convient, l’auteur liste agréablement les manières détournées crées par le législateur pour faire de chaque citoyen un contribuable qui s’ignore ou l’amener à payer plus d’impôts sans le savoir. 

Depuis la technique du rasoir à double-lames revenant à payer de la taxe sur la taxe comme avec la TVA sur la taxe sur l’essence, jusqu’à la technique du paravent consistant à faire prélever les impôts par d’autres pour les rendre indolores, en passant par le fiscalement correct pour faire croire à un impôt plus doux par l’usage d’un vocabulaire allégé, Frédéric Douet nous convie à une promenade éducative parmi toutes les techniques fiscales inventées pour continuer à taxer sans révolte. 

C’est un florilège d’exemples de la créativité du législateur fiscal pour continuer à produire toujours plus d’impôt sans le consentement éclairé du citoyen dont il est pourtant censé être le représentant. 

Le livre s’achève par la conclusion que tout le monde s’en trouverait mieux, l’Etat y compris, si nous parvenions à une fiscalité réellement simplifiée mais le reste de l’ouvrage nous incite à croire, au terme de notre promenade fiscale, que reste long le chemin à parcourir. 

Frédéric Douet, anti-manuel de psychologie fiscale « techniques de plumaison des contribuables sans trop les faire crier », Enrick éditions, 2022.
Olivier Bertaux

Emmanuel Macron s’est rendu deux fois à Doha au Qatar pour suivre la coupe du monde de football. Ses différents allers-retours, aux coûts exorbitants, ont été payés par le contribuable.

Le Président de la République était à Doha lors de la demi-finale contre le Maroc et à la finale contre l'Argentine qui a eu lieu dimanche dernier. Le journal Le Point a chiffré le coût total des voyages d’Emmanuel Macron pour se rendre au Qatar dans le cadre de cet évènement sportif mondial. 

Deux avions ont été nécessaires pour les déplacements du chef d’Etat, le Falcon 7X et l’A330. En se basant sur les coûts par heure de vol de ces deux avions, transmis par la Cour des comptes et l’Elysée, Le Point ressort le montant suivant : 501 000€, l’équivalent de 31 ans de smic !

En plus de leurs montants excessifs, ces deux allers-retours représentent une empreinte carbone de 480 tonnes d’équivalent C02, soit 53 ans d’empreinte carbone moyen d’un français.

Après la finale, Emmanuel Macron s’est rendu directement en Egypte et en Jordanie. Entre la demi-finale et la finale, le Président était à Bruxelles dans le cadre du sommet européen puis est revenu en France avant de rejoindre Doha le 17 décembre. La facture de ses déplacements s’alourdit puisque l’avion présidentiel se situe à Evreux et non à Orly.

Mais peut-être que l'année 2023 sera synonyme pour Emmanuel Macron d'économie ?

Une étude au nom improbable mais au contenu percutant de l’Institut Economique Molinari vient de sortir : « A la recherche du pouvoir d’achat perdu », mettant en exergue à quel point les politiques publiques actuelles non seulement ne font rien pour le pouvoir d’achat mais, de surcroît, travaillent contre lui.


L’étude s’arrête sur quatre sujets essentiels : le coût du logement, les impôts sur la consommation, les impôts de production et enfin les défauts de notre système de retraite par répartition. olivier bertaux contribuables associes

Les auteurs commencent par déplorer le coût du logement devenu intolérable pour les ménages au regard de leur pouvoir d’achat.

Ainsi, le prix de l’habitation par rapport au revenu des Français a plus que doublé sur l’ensemble du territoire depuis 20 ans.

La cause essentielle serait le prix du foncier, c’est-à-dire des terrains, par rapport au bâti lui-même. En effet, la part de la valeur des terrains dans celle de l’immobilier a elle-même plus que doublé en 20 ans.

Pourtant, l’étude constate que la géographie française est essentiellement plate et ce ne sont donc pas les terrains qui manquent pour la construction.

Cette explosion du coût du foncier qui se répercute sur le pouvoir d’achat des ménages serait donc essentiellement due à la règlementation française qui encadre de manière drastique la constructibilité des terrains, créant de la rareté et donc un surcoût. Il est estimé que rendre notre droit foncier plus réactif, notamment en termes d’autorisation d’urbanisme, pourrait entraîner une baisse de 20 à 40 % du prix du logement.

En ce qui concerne les impôts sur la consommation, le travail de l’Institut Molinari avance des chiffres édifiants en montant que le surcoût fiscal pour un ménage moyen est de 600 € par rapport au reste de l’Europe. Encore plus significatif, un contribuable qui conduit et fume brûlerait en moyenne 2 660 € de taxes par an.

Si la TVA française est en ligne avec la moyenne européenne, il n’en va en fait pas de même avec les autres taxes sur la consommation dans lesquelles la France excelle : taxes « moralisatrices », c’est-à-dire sur les vices que sont le jeu, la boisson et le tabac ; taxes sur les « externalités négatives » que sont les carburants mais aussi taxes sur des opérations pourtant beaucoup plus innocentes, voire indispensables, telles que la taxe sur les contrats d’assurance ou les droits de mutation sur les cessions immobilières.

Avec 123 Mds€, leur poids est deux fois plus lourd en France qu’en Allemagne.

Ce que dénonce l’étude est avant tout cet empilement de taxes. Il est rappelé que c’est d’ailleurs toujours cette fiscalité indirecte qui est à l’origine des révoltes fiscales, comme le montre la crise des gilets jaunes, la population victime de ces taxes catégorielles ayant le sentiment d’être stigmatisée ou injustement frappée par rapport aux autres.

D’autant que l’impôt sur les produits de consommation frappe au premier chef la frange la plus modeste des contribuables.

Il existe alors un risque de remise en cause du principe fondateur de consentement à l’impôt, comme le montre à chaque fois la mise en place de circuits parallèles ou de contrebande réduisant à néant l’effet attendu des taxes sur la consommation, notamment quand il s’agit d’influer sur le comportement.

Outre l’allégement de toutes ces taxes, l’étude demande la fin de « la taxe sur la taxe », rappelant une évidence : La TVA doit, comme son nom l’indique, frapper la seule valeur ajoutée, ce que ne sont assurément pas les autres taxes de consommation sur lesquelles s’appliquent la TVA.

Quant aux impôts de production, c’est-à-dire ciblés directement sur l’entreprise, ils ne sont pas mieux traités.

Les chercheurs de l’Institut Molinari rappellent là encore une évidence qui n’est malheureusement jamais évidente pour nos gouvernants : Quand une entreprise est touchée par un impôt de production, ce sont les salariés et les consommateurs qui trinquent.

En pratique, l’entreprise doit répercuter sur le prix de vente ses charges, en ce compris les impôts de production, si elle veut maintenir sa marge et survivre. Et quand elle ne le peut pas en raison d’un marché trop concurrentiel, elle agit sur la principale variable d’ajustement qui lui reste, à savoir la rémunération de ses collaborateurs. Autrement dit, les impôts de production entraînent soit une hausse des prix à la consommation, soit une stagnation des salaires et dans les deux cas une perte de pouvoir d’achat.

Or, les impôts de production représentaient en 2021 4,5 % du PIB en France, pour seulement 2,5 % dans l’Union européenne et 1 % en Allemagne.

Il en ressort qu’un salarié français est pénalisé en moyenne de 900 € par an par rapport à ses collègues européens. Outre l’alignement des impôts de production français sur la moyenne européenne, l’étude propose une idée intéressante : partager l’impôt sur les sociétés entre l’Etat et les collectivités locales pour dynamiser les territoires et créer de l’incitation

Enfin, reste la question récurrente des retraites. Les auteurs de l’étude font le constat que le système par répartition dans le privé et du non-provisionnement dans le public est à bout de souffle, en raison d’une faible natalité persistante. En effet, le système par répartition joint à un ralentissement démographique déplace le pouvoir d’achat des actifs vers les retraités, sans en créer.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les cotisations sociales représentent en moyenne 102 % des salaires nets alors que la moyenne européenne est à 52 %, la différence étant uniquement due aux efforts demandés aux salariés et aux employeurs pour maintenir un financement des retraites quasi-exclusivement par répartition, les actifs payant la retraite des retraités.

Aujourd’hui, les retraites du privé absorbent ainsi 28 % des salaires bruts, montrant à quel point le financement des retraites pèse sur le coût du travail et ainsi sur les salaires nets du privé ou les traitements du public.

L’institut Molinari recommande donc l’introduction d’une part de capitalisation dans le système des retraites afin d’alléger son coût. La retraite par capitalisation consiste à individualiser l’épargne de chaque salarié en fonction de ses cotisations, cette épargne étant également enrichie du rendement des placements financiers.

Mécaniquement, la partie de la retraite financée par ce rendement financier préalable vient diminuer le montant des cotisations de retraite. L’exemple des Pays-Bas repris par l’étude est révélateur : Avec un taux de cotisation de 25 %, contre 28 % en France, les retraités néerlandais atteignent un taux de remplacement de 89 % contre 74 % en France.

Selon les auteurs, un système mixte avec une part de capitalisation permettrait de ramener le taux de cotisation de 28 à 22 % et ainsi faire économiser 1 700 € par an pour un salarié moyen. Ils ajoutent que l’efficacité est accrue avec une capitalisation collective obligatoire qui permet de mutualiser et optimiser la performance financière des cotisations.

Ils préconisent donc un système mixte à deux tiers en répartition et un tiers en capitalisation, fondé sur trois piliers, la répartition, la capitalisation collective obligatoire et la capitalisation facultative. L’étude prend modèle sur le régime additionnel de la fonction publique créé en 2003 qui, paradoxalement, fonctionne déjà selon un modèle de capitalisation collective obligatoire, à la différence de la retraite complémentaire du privé AGIRC-ARRCO créée en 1947.

Comme quoi l’avenir est à la capitalisation. A condition, comme le rappelle l’étude, que la retraite de base par répartition soit fiabilisée en lui permettant de constituer des réserves et qu’il soit mis fin à la mise sous tutelle des retraites complémentaires privées dont la bonne gestion attire la convoitise d’un Etat impécunieux.

Source : « A la recherche du pouvoir d'achat perdu », Institut d’Etude Molinari, décembre 2022

Olivier Bertaux

En juin 2022, Contribuables Associés a saisi la Cour européenne des droits de l’homme pour supprimer les indemnités illégales que touchent les membres du Conseil constitutionnel. La Cour nous a fait part de sa décision hier.

Contribuables Associés a déposé en octobre 2021 une requête devant le conseil d’Etat pour obtenir la suppression des indemnité illégales que touchent les membres du Conseil constitutionnel.

Pour rappel, les membres du Conseil constitutionnel touchent un total de 16 000 euros brut par mois, un chiffre qui monte à 17 600 euros brut pour Laurent Fabius, son président.

En décembre 2021, le Conseil d’Etat a rejeté la requête au motif que l’association « ne justifie pas d’un intérêt lui donnant qualité pour agir ».

En droit français, cette décision du Conseil d’État ne pouvait faire l’objet d’aucun recours.En réaction, notre association a décidé de saisir la Cour européenne des droits de l’homme en juin 2022 pour défendre les droits des contribuables.

Le 8 décembre 2022, la Cour a rejeté notre requête, jugeant celle-ci « irrecevable » :

« La Cour européenne des droits de l’homme, siégeant le 1er décembre 2022 en formation de juge unique conformément aux articles 24 § 2 et 27 de la Convention, a examiné la requête susmentionnée telle qu’elle a été présentée. La requête se fonde sur l’article 6 § 1 de la Convention.

La Cour juge que les allégations soulevées par la partie requérante sur le terrain de l’article 6 de la Convention ne relèvent pas du champ d’application de cette disposition. Il s’ensuit que ces allégations sont incompatibles ratione materiae avec les dispositions de la Convention au sens de l’article 35 § 3a. La Cour déclare la quête irrecevable. »

Dans ce même courrier, la Cour européenne des droits de l’homme fait savoir que cette décision est définitive et qu’elle ne peut pas faire l’objet d’un recours « que ce soit devant un comité, une chambre ou la Grande Chambre ». Ce cas est un parfait exemple de la difficulté du travail de votre Association.

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Malgré le bien fondé de nos actions, nous voyons quotidiennement s'ériger tous types de barrages et d'oppositions. Pour revenir à ce dossier, nous sommes allés le plus loin possible dans nos démarches et sommes désormais sans autre recours possible.

C'est bien là encore le signe que la voix du peuple est entravée, par tous les moyens. Mais nous ne nous laisserons pas faire, nous n'abandonnerons pas.

Notre action a fait comprendre au gouvernement que Contribuables Associés agit par tous les moyens contre les mesures injustes pour les Français et les décisions coûteuses pour les contribuables.

Nous porterons la voix des Contribuables, défendrons leurs intérêts encore et encore.

Aidez- nous à percer ce plafond de verre, cliquez ici ! 

L’augmentation de 10% du budget des Jeux Olympiques 2024 a été confirmée par le conseil d’administration de Paris.

Lundi 12 décembre, le comité d’organisation des JO de Paris (Cojo) a donné un nouveau budget aux jeux olympiques qui se tiendront en 2024 à Paris. La note, déjà salée, s’allonge de 10% et atteint les 4,380 milliards d’euros.

Cette hausse de 400 millions d’euros s’explique en partie par l’inflation et de la sous-estimation des coûts des travaux. Dans un communiqué, Paris 2024 assume cette hausse importante du portefeuille : « L’adoption de ce budget, qui intègre toutes les évolutions identifiées des coûts de livraison, conforte l’ambition du projet et préserve les moyens destinés à couvrir les risques avec une réserve pour aléas maintenue à un niveau protecteur de 200 millions d’euros. Ce budget permet à Paris 2024 de basculer sereinement dans la phase de livraison opérationnelle de l’évènement ».

Dans ce communiqué, on apprend que « la contribution publique au financement de l’évènement augmente de 71 millions d’euros, pour s’établir désormais à 171 millions d’euros ». Voici comment se répartissent les financements des Jeux :

  • L’Etat, à hauteur de 44,5 millions d’euros
  • La Métropole du Grand Paris, à hauteur de 15 millions d’euros
  • La ville de Paris, à hauteur de 5,6 millions d’euros
  • La région Ile-de-France, à hauteur de 5,6 millions d'euros

L’inflation a augmenté le budget de 195 millions d’euros soit la moitié de la hausse totale.

La facture totale des JO monte alors à 8,7 milliards d’euros. La société de livraison olympique (Solideo), qui s’occupe de l’aménagement nécessaire à l’organisation des jeux, présente un budget de 4,3 milliards d’euros dont 1,870 milliard d’euros qui provient de l’argent public.

Dans son communiqué, Paris 2024 évoque le vote du budget en équilibre par le Conseil d’administration de Paris. Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux de Paris 2024     ,s’est exprimé sur ce nouveau budget sur BFMTV : « C'est un projet de budget qui nous parait efficace car fait ligne par ligne pour trouver des solutions plus sobres et efficaces pour la livraison. Un budget robuste qui permet de maintenir l’ambition et de rester à l’équilibre budgétaire ».

Pour faire face à la hausse de 10% du budget, le Cojo devra faire des économies tout en augmentant ses recettes qui passent par la mise en vente des billets. Ces derniers risquent de voir leur prix fortement augmenter afin de respecter le budget à l’équilibre qui vient d'être voté.

Docteur en histoire des sciences et technologies, éditeur en chef du site Europeanscientist.com, consultant et essayiste, Jean-Paul Oury a publié deux ouvrages évoquant les dérives de l'écologisme. Dans cet entretien, l'auteur décrit les limites de cette "idéologie simpliste" qui mène aux véhicules électriques et aux parcs éoliens.

Jean-Paul Oury, vous avez publié en décembre 2020 « Greta a tué Einstein, la science sacrifiée sur l’autel de l’écologisme » (VA Éditions). Pourquoi avez-vous écrit un livre sur l’écologie ?

Cet ouvrage s’inscrit dans le cadre d’une réflexion générale sur la politique scientifique que je mène depuis plus de vingt ans. C’est la poursuite et la généralisation de travaux effectués en histoire des sciences et technologies sur les OGM. "Dans la querelle des OGM" (PUF, 2006) au début des années 2000, j’ai démontré que les opposants aux biotechnologies végétales agissaient en fonction de principes idéologiques.

A l’époque ils disposaient d’une arme terrible car tout le monde parlait du principe de précaution, je faisais partie des rares qui dénonçaient l’usage absolutiste qui était fait de ce principe. Aujourd’hui on cultive des OGM partout dans le monde sauf en Europe à l’exception de l’Espagne et du Portugal). Nous étions jadis leader sur ce sujet, mais désormais nous importons et n’en produisons plus… A peine si nous faisons encore de la R&D. Par contre, monsieur Bové, lui, a fait une très belle carrière politique à Bruxelles.

Dans "Greta a tué Einstein", je reprends la réflexion initiée et montre comme l’idéologie verte a fait tomber la science de son piédestal. La jeune Greta Thunberg (élue personnage de l’année en 2019) a pris la place d’Albert Einstein (élu personnage du siècle en 1999) à la Une de Time Magazine.

Ce symbole de communication illustre selon moi un changement de paradigme : à force de campagne d’agit-prop et sous le diktat du risque 0 (la question non scientifique posée aux scientifiques) il est devenu tabou de modifier le vivant, de fissionner l’atome, de diffuser des ondes et de synthétiser des molécules… Le made in Nature, ce label fictif a réussi à nous faire croire que tout ce qui est bio, durable, vert… était débarrassé d’externalités négatives.

Or on découvre petit à petit que les véhicules électriques sont gourmands en lithium, que le bio nécessite davantage de terres à cultiver et que l’éolien est une nuisance visuelle… avec les pénuries qui viennent on découvre que ces « solutions » n’étaient que le cheval de Troie de la décroissance.

Peut-on concilier science et écologie ?

Tous nos problèmes viennent de la confusion entre écologie et écologisme. Le premier terme renvoie à une discipline scientifique, le second à une idéologie politique dont l’ambition est la décroissance et l’opposition à la vision prométhéenne de la science (voir à ce sujet la tribune que je viens de publier dans Le Figaro). La science contrairement à l’idéologie, par exemple, nous permet de bien connaitre la nature et le vivant et de le modifier pour nous adapter à ses contraintes environnementales.

Si je reprends le cas des OGM, les anti-OGM n’en veulent pas parce que selon eux cette technologie n’est pas naturelle.

Or la nature produit des OGM et les biotechnologies ne font qu’imiter la nature. On peut utiliser cette technologie pour produire de nouvelles variétés de semences résistantes aux stress hydriques et donc à la fois nourrir l’humanité tout en faisant face aux contraintes environnementales imposées par le changement climatique.

Pouvez-vous m’expliquer ce qui est contraire à l’écologie dans cette démarche scientifique ? A contrario, l’idéologie du bio fait que les agriculteurs devront utiliser davantage de terres agricoles pour produire autant, et donc parfois utiliseront plus d’intrants. Ils peuvent toujours se gargariser que selon leur cahier des charges il ne s’agit pas de produits issus de la chimie de synthèse, les pesticides naturels n’en restent pas moins des pesticides (voir les dégâts causés par la bouillie bordelaise sur les lombrics) … quant à notre santé elle ne connait qu’une seule règle : c’est la dose (synthétique ou organique) qui fait le poison.

Tout cela pour répondre à votre question : non seulement une écologie qui n’est pas scientifique n’est qu’une ruse politique ou marketing pour berner l’opinion, mais seule la science peut nous permettre de nous comporter de manière écologique et aider l’homme à s’adapter de manière harmonieuse avec son environnement.

Selon vous, qu’est-ce qui pousse les dirigeants à défendre l’éolien ? N’y a-t-il pas derrière la défense de ces monstres d’acier, un business juteux ?

C’est la conséquence de l’écologisme dont je viens de vous expliquer dans les grandes lignes les rouages. Cette idéologie s’est emparée du continent européen. Les politiques et les ONG ont poussé cette idée à coup de campagne de communication. Par exemple, une vidéo de 2015 de la Fondation Nicolas Hulot affirme « 100 % d’électricité propre c’est possible ».

Dans ce document de propagande, on arrive dans un pays enchanté (« c’est bucolique »). Tout le monde a mis son grain de sel (« c’est participatif »). Les villageois profitent de l’électricité, elle est moins chère et en plus ils en exportent ! Sans oublier les subventions appelées « bonifications » pour la cause. On ne compte plus les avantages des ENR.

Hélas à l’aube de pénuries d’électricité qui risquent de frapper le pays et où tous les citoyens sont appelés à la sobriété, les Français s’apprêtent à prendre conscience du fait qu’ils se sont fait berner par le mirage du solaire et de l’éolien et ils deviennent sceptiques. Pour ce qui concerne le business juteux, il est évident que cette production d’énergie subventionnée est pour ceux qui en profitent une poule aux oeufs d’or. Ils ne prennent aucun risque dans leurs investissements. Et puis il y a les subventions pour ceux qui les mettent en oeuvre.

J’ai rencontré un agriculteur l’autre jour qui n’est pas du tout un militant vert, mais qui n’a pas d’autre solution que d’installer des panneaux solaires sur une partie de son exploitation pour pouvoir bénéficier des subventions et rentabiliser son exploitation. On marche vraiment sur la tête.

Dans votre chapitre sur les éoliennes, vous évoquez longuement l’exemple de l’Allemagne. Vous écrivez « l’Allemagne, futur premier pollueur de l’Union européenne ». N’est-ce pas paradoxal puisque l’Allemagne est en avance sur son temps en matière de politique éolienne …

Ce n’est pas moi qui le dis, je ne fais que citer Bernard Durand dans son livre "Un vent de folie. L'éolien en France : mensonge et arnaque ?" Et il ajoute « avec le CO2 climaticide émis par ses centrales électriques, mais aussi avec leurs fumées nuisibles à la santé publique circulant dans toute l’Europe au gré des vents. » Avec d’autres experts tels que Samuele Furfari, Jean-Pierre Riou, André Pellen, Christian Semperes… et tant d’autres, cela fait des années qu’ils nous avertissent sur les dangers qu’il y a d’abandonner le nucléaire et de suivre l’Allemagne et son Energiewende.

Ils sont aujourd’hui invités sur tous les plateaux TV pour commenter les risques de pénuries. C’est dommage qu’on ne les ait pas écoutés avant. Mais revenons aux Allemands. Ces derniers ont dépensé plus de 500 milliards d’euros dans cette transition, et comme on voit la couverture de leur pays de solaire et d’éolien fait qu’ils sont toujours plus dépendants du charbon (qu’ils produisent eux-mêmes) et du gaz russe. La raison en est que les ENR sont des moyens de production intermittents et que pour répondre à nos besoins en approvisionnement d’électricité, il faut des sources d’énergie disponibles en permanence que l’on obtient seulement avec des moyens pilotables (tel que le nucléaire, l’hydraulique, le gaz ou le charbon, par exemple).

Comme le dit Durand : « La principale leçon à tirer est qu’il ne faut surtout pas imiter l’Allemagne, qui s’est mise de manière impulsive et irréfléchie dans une impasse écologique et économique, et dans une dépendance durable aux combustibles fossiles, en voulant développer l’éolien et le solaire photovoltaïque à tout prix ; c’est le cas de le dire, car les dépenses qu’elle a dû consentir pour cela se comptent déjà en centaines de milliards d’euros, cela pour un résultat très médiocre. »

Comment l’éolien séduit-il ?

C’est ce que j’appelle la magie surnaturelle du naturel, que l’on peut qualifier avec ce label fictif qui est le « made in Nature » qui résume à lui seul tous les épithètes bio, éco, durables, éco-responsables… Le made in Nature c’est un outil marketing redoutable qui vous fait croire qu’une solution vous met en direct avec la Nature sans passer par l’intermédiaire de l’homme. C’est par le truchement de cette ruse marketing que l’on a réussi à imposer les ENR (solaires et éoliens). L’écologisme veut nous faire croire que nous pouvons résister aux aléas du climat en utilisant le vent.

La vérité est toute autre. Dans "Greta a ressuscité Einstein", je cite Vaclav Smil, sans doute l’un des meilleurs experts énergéticien, qui démontre pourquoi c’est une illusion de croire que l’on va pouvoir se passer d’énergie fossile pour produire des éoliennes.

En effet, selon lui « si l’énergie éolienne devait fournir 25 % de la demande globale d’électricité d’ici 2030, alors même avec un facteur de charge moyen élevé de 35 %, le pouvoir agrégé d’éolien installé pouvant produire à peu près 2,5 térawatts, nécessiterait environ 450 millions de tonnes d’acier.

Et c’est sans compter le métal pour les tours, les câbles et les transformateurs des piliers des installations de transport électrique. […] Et donc pour faire le métal nécessaire pour les éoliennes qui auront besoin d’opérer d’ici 2030, vous auriez besoin en énergie fossile d’environ 600 millions de tonnes de charbon […] » Nul besoin d’en rajouter, vous avez compris que ce n’est pas demain qu’on va se passer des énergies fossiles et que les éoliennes n’existeraient pas sans elles !

Vous évoquez dans votre ouvrage le mécontentement des riverains. Selon vous, une grande révolte nationale contre l’éolien aura-t-elle lieu ou ce combat se limitera à des manifestations et actions locales ? Autrement dit, les anti-éoliens ne viendraient-ils pas de la ruralité et les pro-éoliens des villes ?

Les riverains sont furieux en effet et on voit des collectifs s’organiser un peu partout en France. Il est commun d’affirmer et c’est incontestable, que les infrastructures des éoliennes déclenchent un phénomène dit NIMBY pour « Not In My BackYard », un acronyme anglo-saxon qui signifie en bon français « pas dans mon arrière-cour ».

Les urbains sont pour les éoliennes mais à la campagne … loin des coeurs de ville. La question de la grande révolte nationale dépasse mes compétences et je vous renvoie pour cela à l’historien Philippe Fabry… Je crois me souvenir, que selon lui, cela fait partie des causes qui pourraient bien être à l’origine d’un soulèvement contre la technostructure, au niveau national mais également au niveau européen. Toutefois, n’oublions-pas que certains profitent du système aussi dans les campagnes par les mécanismes de subventions.

Le gouvernement parle de coupure d’électricité pour cet hiver. Avec le tout éolien, se dirige-t-on vers une faillite du tout électrique ?

De ce que je lis chez les experts déjà cités, la seule solution pour passer au tout électrique est avoir recours au nucléaire car c’est une énergie abondante et décarbonée. Ajoutons que les ressources sont quasiment infinies comme le souligne André Pellen : « Selon lui, la filière RNR des surgénérateurs à neutrons rapides – les SuperPhénix pour faire simple – dispose d’un tel pactole de combustible (quand on prend en compte les 2000 tonnes de plutonium 239 à extraire des 200 000 tonnes de combustibles usés en attente de retraitement, les 1,5 million de tonnes d’uranium appauvri grossissant chaque année de 50 000 tonnes et tous les gisements planétaires d’uranium naturel) qu’elle pourrait alimenter pendant plusieurs milliers d’années un vaste parc mondial de réacteurs RNR. Et donc, « à elle seule, la France pourrait disposer d’une totale autonomie électrique de 3000 à 5000 ans, avec ses 250 000 tonnes d’uranium appauvri en stock » !

Mais pour y parvenir il faut des investissements considérables. En attendant il faut faire des compromis mais ne pas se laisser berner par les pseudo-solutions de l’écologisme. Le professeur Furfari qui a longtemps travaillé pour la commission européenne lui considère que Bruxelles fait actuellement des choix aberrants.

Dans une interview réalisée pour Europeanscientist il rappelle que « la Commission Prodi, avec Loyola de Palacio comme vice-présidente en charge de l’énergie, avait une vision claire de ce qu’il fallait faire pour assurer la sécurité d’approvisionnement énergétique de l’UE : diversifier les sources d’énergie (la Commission européenne actuelle fait le contraire puisqu’elle ne prône que les énergies renouvelables et l’hydrogène), diversifier les pays fournisseurs (et nous avons vu notre dépendance envers la Russie) et diversifier les voies et moyens d’approvisionnement (et nous voyons le manque criant d’infrastructures gazières, mais aussi électriques). »

Emmanuel Macron, dans une récente vidéo publiée sur les réseaux sociaux, se montre très optimiste pour le marché de l’automobile électrique en France. L’industrie du véhicule électrique est-elle vouée à l’échec ou peut-elle être prospère ?

La question de fond est celle de savoir si une industrie peut encore prospérer dans notre pays. A l’issue du Covid, les politiques ont fait des gorges chaudes et ont beaucoup communiqué sur la nécessité de ré-industrialiser notre pays en réalisant qu’il y avait des biens essentiels que nous ne produisions plus et que nous étions dépendant de certains pays.

Mais avant de parler de ré-industrialisation, il faudrait peut-être déjà tout mettre en oeuvre pour garder les sites de production sur notre territoire. C’est une question que se pose tous les jours certains industriels y compris ceux dont les sites sont impossibles à délocaliser comme dans les minéraux industriels par exemple. Or si on prend des sujets comme la fiscalité ou la législation, il ne semble pas que celles-ci soient très incitatives. Etre optimiste sur le développement du véhicule électrique en France c’est bien, mais il faudrait déjà commencer par rendre possible la ré-industrialisation du pays en travaillant sur l’attractivité.

Ensuite pourquoi avoir laissé sacrifier si rapidement l’industrie de la thermique qui faisait encore partie des rares succès industriels nationaux encore présents sur le territoire. En politique on peut toujours faire des plans sur la comète, mais à ce jour il ne semble pas que nous disposions d’un avantage compétitif en matière de savoir-faire sur les véhicules électriques par rapport aux Chinois ou aux Américains, actuels leaders du marché.  

L’UE a annoncé la fin des moteurs thermiques en 2035 en Europe et assure que l’adoption du 100% électrique se fera par étapes. Doit-on craindre ce virage que prend l’UE en faveur de la voiture électrique ?

Quand on parle véhicule électrique, il ne faut jamais oublier que c’est une invention qui remonte à la fin du 19eme siècle. Il est donc légitime de s’interroger sur pourquoi elle ne s’est pas imposée naturellement et pourquoi c’est son concurrent thermique qui a pris le dessus. Les experts énergéticiens vous répondront que le problème réside dans le stockage de l’électricité et de la performance des batteries. Les économistes Schumpeteriens expliquent eux, que les calèches ont été remplacées par les automobiles selon le mécanisme de la destruction créatrice.

Est-ce le même mécanisme qui s’applique pour le véhicule électrique ? Dans Greta a ressuscité Einstein, la suite de Greta a tué Einstein, j’essaye de montrer que la science des législateurs a pris le pas sur la science des ingénieurs. Autrement dit les planificateurs, Climatocrates, Covidocrates, Biodiversitocrates, Collapsocrates et Algorithmocrates se chargent de planifier notre avenir en s’appuyant sur des modèles scientifiques …

Mais revenons aux véhicules électriques, c’est bien cette planification qui est à l’oeuvre, car s’ils réussissent à s’imposer ce n’est pas grâce à la destruction créatrice shumpéterienne, mais à la planification destructrice vonderleyenne, si vous me permettez ce petit jeu de mots. Dit autrement, c’est Bruxelles qui a pris la place du marché pour interdire le véhicule thermique et subventionner le véhicule électrique.

Mais les conditions d’un marché mature sont-elles réunies ? Rien n’est moins certain ? On est encore une fois prisonnier des considérations idéologiques de l’écologisme, et on met - c’est le cas de le dire - la charrue avant les boeufs. Quand l’idéologie dicte au marché ou à la science ce qu’il faut faire, ça finit toujours par mal se passer. S’il ne fait aucun doute à terme que l’idéal réside dans le tout électrique, la nécessité de procéder par étape et sans précipitation semble impérative et seul le marché peut gérer cette transition…pas madame Von Der Leyen.

L’introduction de la voiture électrique ne va-t-elle pas créer une scission encore plus importante entre les ruraux et les citadins ?

Quand j’étais ado je vivais dans un petit village. Je faisais 20 kilomètres à vélo pour aller prendre des cours de piano quand ma mère ne pouvait m’emmener en voiture. J’étais impatient de passer le permis pour pouvoir « aller à la ville » par mes propres moyens. Aujourd’hui, j’apprécie mon véhicule pour fuir la capitale et me réfugier à la campagne.

Je pense que le mode de transport individuel est un vecteur de liberté pour les ruraux et les urbains. Aussi, tant que les infrastructures ne sont pas en place on peut voir le véhicule électrique comme un cheval de Troie de la décroissance car il n’y en aura pas pour tout le monde (imaginez les bouchons sur l’autoroute aux bornes de recharge le jour de départ des juillettistes…) et comprendre que les écologistes fondamentaux en veulent au mode de transport individuel qu’il soit électrique ou thermique.

Ils ont compris que c’était un des vecteurs de nos libertés. Une de mes hypothèses que je vais développer prochainement est que si Elon Musk a racheté twitter c’est qu’il a compris que nos démocraties libérales étaient en danger et que si on voulait conserver notre mode de transport autonome, il fallait aussi défendre la liberté d’expression qui va avec. L’alternative étant le mode de coercition du PCC et son soft power piloté via le Crédit-Social.

La voiture électrique est-elle vraiment écologique ? Il semblerait que les matériaux pour la construire n’ont rien de bon pour l’environnement …

De nombreux écrits existent à ce sujet. Il y a les matériaux qui entrent dans la fabrication, mais également l’énergie grise (énergie nécessaire pour fabriquer le véhicule). Mais surtout ce qui est important c’est l’origine de l’énergie électrique que l’on utilise pour alimenter le véhicule.

Les experts reconnaissent qu’« Une voiture électrique est aussi propre que la manière de produire l’électricité. » Si vous prenez un pays dans lequel on trouve encore 40 % d’énergie produite par une centrale à charbon : dans ce cas le véhicule produirait 20 % de CO2 en moins qu’un modèle thermique.

Dans le cas où l’électricité serait davantage décarbonée (la France), le véhicule émettrait 80 % de CO2 en moins. J’explique tout cela dans mon ouvrage.

Propos recueillis par Adélaïde Barba

Jean-Paul Oury est l'auteur de « Greta a tué Einstein, la science sacrifiée sur l’autel de l’écologisme » (2020) et "Greta a ressuscité Einstein. La science entre les mains d'apprentis dictateurs" (2022) chez VA Éditions.

 

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Écologie : le nouvel Eldorado du Fisc couv etude ecologie

« Une étude qui ne manquera pas de susciter la controverse. »
Le Figaro, 1er juillet 2022

La transition écologique se manifeste surtout par l’émergence d’une fiscalité qui frappe tous azimuts.

Plus d’une cinquantaine de taxes ont permis à l’État de lever 56,4 milliards d’euros en 2019 contre 40,3 milliards d’euros en 2005.

Tous ces prélèvements, justifiés par la grande frousse du réchauffement climatique, ont pour effet d’asphyxier les ménages, de brider l’économie, et de faire la part belle aux énergies renouvelables, quitte à faire une croix sur la seule énergie décarbonée réellement disponible : le nucléaire.

Points clés de l’étude :

  • La France représente moins de 1% des émissions de CO2 mondiales.
  • Les ménages français acquittent en moyenne 915 euros par an au titre de la fiscalité énergétique.
  • Le tout-électrique automobile va entraîner la suppression de 100 000 emplois en France.
  • 90% des éoliennes installées en France sont fabriquées à l’étranger.
  • Les pales de la majorité des éoliennes en service ne sont recyclables qu’à environ 35%.

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La subvention de 2,5 millions d'euros votée par la mairie de Strasbourg pour la construction de la mosquée Eyyûb Sultan a été annulée par le tribunal administratif. Une victoire pour le contribuable ! 

Coup de tonnerre pour la mosquée de Strasbourg. Alors que la municipalité écologiste avait voté 2,56 millions d’euros d’aides pour la construction d’une mosquée du Millî Görüs, confédération islamique turque, le tribunal administratif a annulé, le 10 novembre dernier, la délibération du conseil municipal. Le chantier de la future plus grande mosquée d’Europe est en cours.

En 2017, Gérald Darmanin avait épinglé Millî Görüs qui, « n’a pas voulu signer la charte des valeurs de la République ». La subvention défendue par les élus EELV finançait 10% du coût de la construction du lieu de culte. C’est la préfecture du Bas-Rhin et les conseillers municipaux d’opposition qui ont saisi le tribunal administratif.

Celui-ci juge que « la ville de Strasbourg n’avait pas respecté les critères de subventionnement des lieux de culte qu’elle s’était elle-même fixés » et que « la ville de Strasbourg ne démontrait pas que le versement de la subvention répondait à un intérêt public local ».

Après la décision de justice, il reste à voir si la municipalité va faire appel. Méfiance, car les tribunaux peuvent être sensibles aux appels du pied de certains. En effet, alors que Xavier Bertrand, président de la région Haut-de-France, demandait l’arrêt des subventions pour le lycée islamique Averroès, le tribunal administratif de Lille a condamné en octobre dernier la Région à verser près de 500 000 euros à cet établissement scolaire.