Contribuables Associés

Contribuables Associés

Le conseil d’administration de Contribuables Associés a le plaisir de vous annoncer la nomination de M. Benoît Perrin au poste de directeur général.

Consultant en organisation de 2006 à 2016 dans différents cabinets de conseil (Sia Partners, Accenture, Ayming), il met ses compétences au service des collectivités locales, des ministères et des hôpitaux. Son efficacité permet d’améliorer la gestion des finances et des services publics.

Devenu fin 2016 directeur opérationnel de l’Institut de Formation Politique (IFP), école de l’engagement civique, il recrute et accompagne plus de 2 500 jeunes désireux de servir le bien commun, dans les associations, la politique, les médias.

En 2020, il participe au lancement d’Action Ecologie, association destinée à préserver les problématiques environnementales de l’influence radicale d’ONG et de partis politiques. Elle compte aujourd’hui plus de 4 000 donateurs.

Élu au niveau national au Conseil national de l’enseignement et de la recherche, il œuvre au service des étudiants pour que l’université soit préservée des conséquences des blocages, sources de dépréciation des diplômes et de dégradations multiples.

Benoît Perrin est titulaire d’un master I en droit public à l’université Bordeaux IV, d’un master II à l’Institut Français de Presse (IFP) délivré par l’université Panthéon-Assas, ainsi que d’un master en Management des Hommes et des organisations suivi à l’ESCP.

Âgé de 42 ans, originaire de Bordeaux, il est marié et père de quatre enfants.

Benoît Perrin allie deux exigences : l’engagement au service des contribuables et le sens de l’efficacité acquis dans le privé

Les combats de Contribuables Associés dans les prochains mois

- Démocratie : recentrer l’État sur ses missions régaliennes et desserrer le carcan bureaucratique ;
- Propriété : défendre les propriétaires face à la spoliation légale dont ils sont victimes (squats à répétition, impôts de succession et de donation, IFI) ;
- Écologie : défendre le pouvoir d’achat des Français face à une écologie politisée qui impose des mesures coûteuses et néfastes ;
- Dette publique : mettre fin à la politique suicidaire du chèque qui endette la France sur plusieurs générations.

Contribuables Associés fait la UNE du nouveau numéro du Figaro Magazine. L’hebdomadaire consacre un grand dossier à la folie dépensière de l'État et des collectivités locales. Dans ce numéro, Le Figaro Magazine dresse un hit-parade de la gabegie en partenariat avec Contribuables Associés et notre «Livre noir des gaspillages 2022» (toujours disponible).

 

«L'association Contribuables Associés nous prouve, chiffres et exemples à l'appui, que nous ne sommes pas sortis de la folie dépensière.»
Le Figaro Magazine, 2 décembre 2022


Le journaliste Charles Jaigu y salue le combat de notre association qu’il qualifie d’«œuvre de salubrité publique». 

" Où sont les Turgot d'aujourd'hui ? Certainement pas au sommet de l'État. Emmanuel Macron n'est plus rapporteur de la commission Attali, il est président de la République, et encore plus dépensier que tous ses prédécesseurs. Aujourd'hui, l'esprit de Turgot s'est déplacé dans la partie très minoritaire de la société française qui a compris que la dette était un sujet vital. On le trouve par exemple chez les 350.000 membres et 34.000 donateurs de l'association des Contribuables associés, dont on se demande s'ils ne forment pas les troupes de réserve du parti politique dont la France a besoin. Les esprits ­chagrins diront que ces combats contre la bureaucratie, les impôts, le train de vie de l'État fleurent bon le pou­jadisme. Eh bien, vive le poujadisme ! Dans le discret ­Livre noir des gaspillages, publié il y a quelques mois par l'association, on trouve une synthèse affûtée des ­rapports de la Cour des comptes et des chambres régionales des comptes, augmentée des témoignages de contribuables pointilleux. C'est une œuvre de salubrité publique. Jean-Baptiste Leon, qui est directeur des publications, nous rappelle pour commencer une promesse non tenue par Emmanuel Macron : supprimer 120.000 postes de fonctionnaires, dont 50.000 dans la fonction publique d'État. « Cinq ans plus tard, pour la seule année 2020, la fonction publique a grossi de 33.700 agents, selon l'Insee. Et que font les fonctionnaires quand ils croissent dans la mare de l'argent public ? Ils engendrent des normes et mènent des contrôles, bref ils suradministrent», écrit-il. Des exemples ? Il suffit de se baisser pour en attraper à pleines mains."

Lire la suite dans Le Figaro Magazine du 2 décembre 2022

Vous voulez savoir ce que l’on fait de l’argent public, votre argent ? Lisez Le « Livre noir des gaspillages 2022 » !

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«Les chasseurs de gabegie servent l'intérêt général. Leur inventaire des gâchis d'argent public ressemble à un musée du facteur Cheval, où toutes les vilenies de l'État obèse se retrouvent alignées les unes à côté des autres, avec leurs ridicules et leurs suffisances.»
Le Figaro Magazine, 2 décembre 2022

Paris n’est plus une fête. Alors que de plus en plus de Parisiens font leurs valises, Anne Hidalgo augmente la taxe foncière pour essayer d’endiguer une dette qui atteint les 7,75 milliards d’euros.

Ces derniers jours, Paris est le centre de l'attention. Non pas pour ses expositions ou ses marchés de Noël mais bien pour sa dette pharaonique de 7,75 milliards d'euros.

C’est Gabriel Attal qui a mis une pièce dans la machine en évoquant "la gestion financière calamiteuse" de Paris. Puis, le 16 novembre dernier, ce fut le tour de la sénatrice LR Céline Boulay-Espéronnier qui a clamé au palais du Luxembourg: « Les Parisiens sont excédés» en évoquant l'augmentation de la taxe foncière qui leur est réservée.

Quelques jours plus tard, Clément Beaune prend la parole sur Europe 1 et, après avoir affirmé que « la situation financière de la ville de Paris est grave », conclut qu'une mise sous tutelle de la ville "n'est pas exclue".

Seule la ville de Marseille a subi un tel sort en 1938.

La mise sous tutelle de la Ville Lumière a été évoquée en novembre 2021 par Rachida Dati qui épinglait la gestion du budget d'Anne Hidalgo. La maire du VIIe arrondissement avait appelé les ministres de l’époque Bruno Le Maire et Jacqueline Gourault à contrôler les finances de la ville pour la placer sous tutelle budgétaire. 

Paris, combien ça coûte ? 

Au 31 décembre 2022, la dette s’élèvera à 7,75 milliards d’euros. Elle était de 3,592 milliards d’euros en 2014, année où Anne Hidalgo a pris ses fonctions. En seulement huit ans, la dette a été multipliée par deux quasiment !

Comment Anne Hidalgo va-t-elle redresser le navire ? En augmentant la taxe foncière !  La maire de Paris a annoncé une hausse de 50%. Pour faire passer la pilule, l’ex-candidate à l’élection présidentielle a martelé que la taxe foncière de Paris est la plus faible de France. 

Une augmentation de la taxe foncière pour renflouer les caisses vidées depuis plusieurs années par une mauvaise gestion des comptes.

Il n'y a qu'à voir les chiffres du budget 2022 de la mairie de Paris, ils s’envolent ! Les dépenses réelles de fonctionnement atteignent les 8,36 milliards d’euros.

Elles comprennent notamment les dépenses liées aux charges de personnel qui augmentent de 2%, pour un total de 2,54 milliards d'euros et celles de la santé, de l’action sociale pour un montant de 2,36 milliards d’euros.

Puis viennent les dépenses de péréquation, les aides versées par Paris à d’autres collectivités territoriales plus fragiles, qui dépassent les 680 millions d’euros.

Quant aux recettes de fonctionnement, elles sont de 8,76 milliards d’euros. Un chiffre en hausse qui s’explique par un redressement des recettes de fiscalité immobilière mais aussi par le produit de la taxe de séjour permis par la reprise de la fréquentation touristique post-covid.

L’investissement a aussi pris du prix à Paris ! Pour 2022, le budget alloué s’élève à 1,65 milliard d’euros contre 1,44 milliard d’euros en 2021.

Ces dépenses d’investissement concernent aussi bien l’équipement, que la culture, les loisirs, le logement ou encore l’environnement.

Selon lle budget primitif 2022, les recettes d'investissement s'élèvent à 666,1 millions d’euros pour 2022 (20,6 % de hausse par rapport à 2021).

Dans ce même rapport, la mairie félicite la politique écologique mise en place : « Près de 24% des dépenses de la Ville ont un impact positif sur le climat et le bilan carbone ». 

Bientôt un Paris sans Parisiens ?

Les habitants ont la gueule de bois. Pourquoi ? La ville devient de plus en plus chère et de plus en plus sale. Selon un sondage Ifop datant d’octobre 2021, 84% des Parisiens jugent la capitale sale.

73% des sondés se disent « mécontents » de la propreté et de l’entretien de leur ville.

L’un des fondateurs de #SaccadeParis pointe du doigt la mauvaise gestion des services parisiens, notamment celui qui doit gérer la propreté de la ville. « La mairie a un budget annuel de 600 millions d’euros pour la propreté et pourtant la ville n’a jamais été aussi sale » déplore t-il lors d'un court entretien.

Cet amoureux de Paris déplore la politique d’Anne Hidalgo qui conduit au départ des classes moyennes. L’inflation du coût de la vie, la hausse de taxe foncière, l’interdiction pour certaines voitures de circuler dans la ville, touchent en premier lieu les classes moyennes. La conséquence directe de ces décisions politiques est le départ massif des familles.

« Rendez-vous compte, 11 000 enfants ont quitté Paris l’année dernière, des établissements scolaires ferment ! » rappelle l'intéressé.

Au-delà de la mauvaise gestion des services municipaux, se pose la question des subventions généreuses votées par la mairie. Celle-ci, après un vote le 16 novembre dernier, a donné un chèque de 100 000 euros  à l'association SOS Méditérannée. 

David Alphand, vice-président délégué du Groupe "Changer Paris", a alors déclaré « S’il y a 100 000 euros de trop à Paris, qu’on en fasse profiter les crèches de la capitale ! ».

Pour l'un des contributeurs de #SaccageParis, la subvention de 3 millions d'euros de la mairie adressé à l'Académie du climat en 2021 a été bien inutile, les résultats de cette académie étant " bien insatisfaisants".

L’avenir de Paris se jouera t-il lors de la tenue des Jeux Olympiques en 2024 ?

L’augmentation de 10% du budget des JO risque de vider un peu plus les caisses de la ville de Paris qui annonçait en 2018 payer pour 135 millions d'euros d'infrastructures.

Le fondateur de #SaccageParis n’exclut pas une augmentation des taxes parisiennes en 2025 pour tenir le coup.

Bien que celui-ci salue la tenue des Jeux Olympiques dans la capitale française, il se dit lucide sur le trou que laissera cet évènement sportif dans le portefeuille de la mairie. 

Patrick Hetzel, député du Bas-Rhin et membre de la commission des Finances, nous donne son point de vue sur la soutenabilité de la dette. 

Président du 64ème rendez-vous parlementaire qui traitait de la soutenabilité de la dette, Patrick Hetzel nous a donné son analyse sur ce sujet.

"La question de la soutenabilité publique est devenue un enjeu pour notre pays" a t-il affirmé. Le député s'est dit inquiet de la hausse des taux d'intérêt et du contexte international qui porte préjudice à la balance commerciale de la France. Par ailleurs, il a précisé que "cette dette est de plus en plus détenue par l'étanger". 

Patrick Hetzel salue la tenue de ce rendez-vous parlementaire qui lui a permis d'échanger avec ses collègues députés. "Chaque fois que l'on peut à travers Contribuables Associés sensibilier à ces questions de réduction de la dépense publique, ça va dans le bon sens ! " nous a t-il confié.

[quix id='292' name='Patrick Hetzel']

Auteur d'une étude pour Contribuables Associés et de l'ouvrage "France démocratie défaillante, il est temps de s'inspirer de la Suisse", François Garçon défend ici l'instauration du référendum d'abrogation citoyen. 

Le mandat électif de nos élus est caractérisé par sa longueur. Concernant les maires, élus pour six ans, la durée est même interminable.

Interminable, leur mandat le paraîtrait moins si les administrés étaient en capacité de corriger, à leur initiative et selon des procédures précises, la politique de l’élu communal et de son équipe. Par intervention, il s’agirait de pouvoir revenir sur des décisions que des électeurs contestent.

Il n’est donc question ni d’empêcher l’élu communal d’exercer son mandat ni, a fortiori, de le révoquer. Seulement d’annuler une mesure votée en assemblée communale, que conteste une majorité d’administrés au motif que la mesure est coûteuse, inutile, sans lien avec les intérêts de la collectivité concernée.

Cette capacité des administrés à codécider est une démarche présente dans de nombreux Etats américains et qui, depuis 1874, figure dans la Constitution suisse. Appelée référendum facultatif ou abrogatif, la procédure est la suivante : informé d’une décision prise en assemblée communale et la réprouvant, un comité ad hoc se forme dans la foulée du vote. Ce comité (5 à 7 personnes) rédige une motion par laquelle il fait savoir qu’il conteste la décision votée.

Charge alors au dit comité de recueillir sur des pétitions des signatures de citoyens de la commune concernée, citoyens ralliés à cette démarche. Sous réserve de collecter dans les 40 jours après la décision contestée des pétitionnaires inscrits sur la liste électorale concernée (de 2 à 15% des électeurs, selon la taille de conscription), les arguments du comité référendaire sont alors soumis au vote de l’ensemble des administrés.

Dans l’hypothèse où la position du comité référendaire sort victorieuse du scrutin, le maire déjugé ne perd pas son mandat, mais les administrés sont parvenus à annuler la décision prise en assemblée. Utile précision : le vote des électeurs a valeur contraignante. Il ne s’agit donc pas d’une consultation ou d’un sondage d’opinion.

Soit une affaire récente survenue chez notre voisin suisse. Le 1er mars 2019 et par une large majorité, les parlementaires genevois votaient la suppression de l’impôt canin. Si les propriétaires de chiens y gagnaient, les finances genevoises abandonnaient, elles, 2 millions d’euros.

Le lendemain du vote, un comité référendaire se constituait pour demander le rétablissement du dit impôt. Quarante-huit jours plus tard, fort de 724 paraphes, le comité déposait une demande de référendum. En votation cantonale, le 9 février 2020, deux électeurs genevois sur trois se prononçaient en faveur du rétablissement de l’impôt, déjugeant ainsi dans les urnes l’aménagement fiscal – un cadeau fiscal - décidée par l’assemblée parlementaire dix mois plus tôt.

Retour en France.

On peut imaginer ce mécanisme abrogatif s’appliquant aux innombrables gaspillages et débauches d’argent public, qui vont de la multiplication des petits musées communaux aux installations artistiques, décidées par des élus se rêvant en princes mécènes, ou encore s’attaquant aux subventions dont bénéficient les multiples associations spécialisées dans la mendicité organisée.

Ces dépenses aussi inutiles que souvent scandaleuses pourraient dès lors faire l’objet d’une contestation légale et pacifique émanant d’administrés hostiles au gaspillage d’argent public. Peut-être que les électeurs plébisciteraient ces aides. Peut-être aussi que, rincés de taxes, les électeurs estimeraient que moins d’impôts leur permettrait de mieux se chauffer l’hiver.

Est-il besoin de dire que le stade communal ne serait qu’une première étape, conduisant à des référendums régionaux puis nationaux.

A force d’interventions, les Français cesseraient progressivement d’être des sujets soumis à l’autorité de l’Etat pour devenir, rêvons un peu, des citoyens « participants à l’autorité souveraine », selon la belle distinction de Rousseau.

François Garçon

Francois Garçon est membre de l'Assemblée générale de Contribuables Associés 

Retrouvez ici, l'étude de François Garçon "Démocratie directe : l'exemple suisse, un rapport coût efficacité sans pareil !" 

Matinales du contribuable. Nous avons reçu, le 17 novembre 2002, Jean-Marc Daniel pour son ouvrage "Histoire de l’économie mondiale. Des chasseurs-cueilleurs aux cybertravailleurs" (Tallandier).


Économiste et professeur de renom, auteur d’ouvrages aussi nombreux que brillants, Jean-Marc Daniel est un grand conteur, c’est un peu le Père Castor de l’économie ! 

[quix id='291' name='Vidéo Jean-Marc Daniel - Les Matinales du contribuable']

Comme de coutume, il a passionné l’auditoire en décrivant les mécanismes de l’Histoire économique à travers mille et une anecdotes.

Saviez-vous que le capitalisme est né au Moyen-Âge, en France, à Toulouse, précisément ?

En amont de cette réunion publique, Luc Geismar, le député MoDem de Loire-Atlantique, s’est déplacé jusqu’à nos locaux pour rencontrer les représentants de Contribuables Associés (ici avec Jean-Baptiste Leon).

Merci à lui. 

luc geismar jean baptiste leon

Chronique d’une faillite annoncée ? La dette publique officielle s’est accrue de 600 milliards d’euros en cinq ans.

 

Seule la moitié de cette somme est imputable à la crise Covid.

La dette atteint aujourd’hui le niveau record de 2916,8 milliards d’euros. Soit 43 000 euros par habitant…

Peut-on parler de souveraineté de la France quand près de la moitié de notre dette est détenue par des créanciers étrangers et que notre pays est dans un tel état de dépendance financière ?

Patrick Hetzel, député du Bas-Rhin, a présidé cette réunion de travail qui s’est tenue, le 8 novembre dernier, à l'Assemblée nationale.

François Ecalle, ancien magistrat à la Cour des comptes et président de l’association « Finances publiques et économie » (Fipeco.fr) a fait profiter les parlementaires de ses analyses.

Jean-Baptiste Leon, directeur des publications de Contribuables Associés.

[quix id='290' name='Vidéo RVP 64 Dette publique']



15 députés étaient présents :

Emmanuelle Anthoine,
Xavier Breton,
Dino Cinieri,
Pierre Cordier,
Josiane Corneloup,
Marie-Christine Dalloz,
Thibaut François,
Patrick Hetzel,
Victor Habert-Dassault,
Marc Le Fur,
Éric Pauget,
Philippe Vigier,
Isabelle Valentin,
Pierre Vatin,
Stéphane Viry.

Soit 12 députés LR, un député apparenté LR, un député RN et un député MoDem.

27 députés étaient représentés par leur assistant parlementaire :

15 députés LR, 5 députés RN, 3 députés Renaissance, 2 députés Non-Inscrits, un député Horizons, un député Libertés, indépendants, outre-mer et territoires.

Depuis 2015 le gouvernement, suivant les Directives Européennes, a instauré les ZFE pour soi-disant éliminer les voitures polluantes classées Crit air 3 et plus. Une chose est sûre: le contribuable paiera la note qui s'élève à plusieurs milliards d'euros. 

Selon le SDES et ses relevés du 1 janvier 2021 il y aurait en ZFE:

Les voitures classées                          Crit air 3                     et plus (4)

Région Paris                                       574 000                       160 000

Région Lyon                                      150 000                       45 000

Région Aix Marseille                         236 000                       75 000

Région Rouen                                    63 000                         20 000

Région Grenoble                                56 000                         16 000

Région Strasbourg                             58 000                         17 000

Région Toulouse                                96 000                         30 000

                                                           ---------                        ---------

Total                                                   1 233 000                    363 000

 

Plus les 534 000 diesels Région Paris classés Crit air 3 et plus, et environ 700 000 Crit air 2 qui doivent être aussi interdits.

Sur la base d’une subvention de 6 000 € pour remplacer les voitures Crit air 3 et plus en France nous obtenons 10,6 Milliards à payer par le contribuable.

Pour les Diesels avec la prime à la conversion minimale de 1 500 € majorée de 1000 € dans la ZFE Région Paris pour les 0,7 Ms de voitures Crit air 2 cela coûterait 1,750 Milliards à ajouter.

L’obligation des véhicules électriques :

 

La Commission Européenne vient de faire entériner le 8 juin 2022 par le parlement Européen l’interdiction de vente de véhicules thermiques à partir de 2035 sauf pour les producteurs de moins de 10 000 voitures par an pour au moins 1 an. Le Conseil des Ministres devrait le 28 juin confirmer ce choix.

Le parc roulant en France étant à peu près remplacé en 15 ans en 2050 il n’y aura plus que des voitures électriques. Il faudra les alimenter en électricité, comme le charbon et le gaz seront bannis ne restera que l’énergie atomique.

Pour évaluer l’effet sur la pollution et sur l’économie il est nécessaire de faire l’état des lieux.

Très grossièrement, il y a 40 millions de voitures thermiques en France, et il s’y vend près de 2 millions de voitures par an soit 5 % du parc dont 10 % sont électriques. Ces voitures électriques remplacent donc 0,5 % du parc tous les ans jusqu’en 2035 soit durant 12 ans. En 2035 il restera donc 100 % du parc moins 6 % de voitures électriques soit 94 % de voitures thermiques.

Pour alimenter la totalité des voitures qui seront vendues il faudra des bornes de recharges partout, le long des trottoirs, dans les parkings publics et d’immeubles, dans les stations-services…

Des statistiques du CNR, de l’URF et de Statistra, il ressort qu’il y aurait une consommation de carburant en France de :

- Environ 11 millions de m3 de gazole consommés par an par les camions et poids lourds français et étrangers (7,5 et 3,4)

- Environ 19 millions de m3 de gazole et d’essence par les véhicules légers 

- Environ 30 millions de m3 de carburant essence 10 et gazole 20 consommés par les voitures

Soit environ 60 millions de m3 de carburant

Pour remplacer ce carburant par de l’électricité il ne faut fournir dans le premier temps que pour les voitures et les utilitaires légers soit environ pour 50 millions de m3 de produit pétrolier.

Energétiquement, les véhicules électriques nécessitent que leur soit fourni en électricité de quoi compenser les pertes dans les lignes électriques, environ 10 %, plus pour le chargeur de batterie d’un rendement de près de 95 %. Comme la batterie restitue environ 90 % de l’énergie qu’elle a reçue lors de la charge, et que le « convertisseur » associé au moteur électrique consomme encore 6 à 8 % du courant, le rendement global de la chaine est 0,9 x 0,95 x 0,9 x 0,92 = 70 %. Il faut donc pour la centrale produire : 100 / 70 = 1,43 fois l’énergie consommée en carburant pétrolier par le véhicule.

Pour comprendre où mène la conversion il faut donc estimer d’abord l’énergie de ces 50 millions de m3 de carburant.

Sur la base de 1,2 m3 par tonne de gazole et de 11,67 MWh par tonne de gazole nous obtenons 50/1,2 x 11,67 = 486,2 TWh. Il faudra donc fournir 1,43 x 486,2 = 695 TWh.

Si dans le même temps on doit remplacer tous les chauffages par de l’électricité il faut fournir en électricité la même énergie que les 8 mégatonnes de fioul encore utilisés soit 93 TWh et celle 13,8 Mds de m3 de gaz soit en plus 155 TWh soit au total 248 TWh mais avec une perte dans la ligne et la transformation d’un rendement global de 0,9 x 0,95 = 0,86 la source d’alimentation électrique devra fournir 248 / 0,86 = 288 TWh.

L’exigence de la seule énergie électrique

Le passage au tout électrique, que veut le gouvernement, nécessite de prévoir de fournir en électricité en plus de la consommation actuelle et sans tenir compte des besoins futurs au moins 983 TWh par an.

C’est-à-dire fournir en plus deux fois la production actuelle de 416 TWh des centrales nucléaires françaises.

En se basant sur la production constatée à Taichan de 24 TWh /an, ce programme de production de 980 TWh / an représenterait 40 fois cette centrale soit l’installation de 80 réacteurs EPR de 1650 MW. Sur la base d’un cout de création de centrale nucléaire (la centrale de Hinkley Point est de 30 Md€) que l’on peut estimer à 20 Milliards d'euros en ordre de production on obtient une facture de 800 Milliards d'euros.

On est bien loin des six EPR prévus par Emmanuel Macron et des huit pouvant venir en suite.

N’imaginons même pas de produire avec des éoliennes ni même avec des panneaux photovoltaïques. Sur la base d’une puissance de 3 MW par nouvelles éoliennes il faudrait en installer 550 pour remplacer un seul réacteur un quart du temps (elles ne produisent que 24 % du temps). Comme on ne peut actuellement stocker l’électricité multiplier encore leur nombre par 4 lorsqu’il n’y a pas de vent ne servirait à rien, pas de vent équivaut à pas de courant !

Maintenant essayons d’évaluer le coût des installations des lignes THT et des postes de transformation pour l’alimentation en électricité des nouveaux besoins.

Sans changement d’énergie consommée EDF prévoyait jusqu’à ce jour une augmentation naturelle d’environ 1 % par an de la consommation électrique en France.

Sur le plan des lignes THT celles-ci disposent d’une réserve de puissance transportée prévue pour supporter cette augmentation pour quelques décennies mais elles ne peuvent et de loin pas assumer les transferts de consommation lié à la politique du tout électrique.

EDF promet de ne pas implanter de nouvelles lignes Haute Tension aériennes, mais ils ne pourront tenir cette promesse par suite des nouvelles puissances électriques à transporter, ou par la difficulté d’enfouissement et le coût des lignes enterrées.

Actuellement le réseau comporte 105 000 Km de lignes THT sans compter les 1,3 millions de Km approximatifs de lignes Moyenne ou Basse Tension (hors distribution à la clientèle).

Pour les postes de transformation de départ il y en a un peu plus de 200 en 400 KV et encore plus en 225 KV qui alimentent encore bien plus de postes abaisseurs de tension.

Le foncier d’environ la moitié de ces postes permettra l’adaptation de l’augmentation de capacité pour transformer (transférer) la puissance électrique fournie par les Centrales. Pour l’autre moitié de la puissance il faudra créer de nouveaux postes de transformation.

La modification d’un postes peut être estimés à 70 million d’euros, sur la base d’un minimum d’environ 200 le coût s’élève à 14 milliards d’euros et la créations de la même quantité de postes neufs au moins le double, soit au total pour les postes de transformation environ 45 milliards d’euros. On ignore ici le coût des postes abaisseurs et celui des postes de distribution mis en jeu qui ne peut être inférieur.

Pour les lignes nécessaires au transport des puissances fournies par les centrales on peut estimer que celles-ci de plus grandes capacités ne représenteraient que la moitié de la longueur de celles existantes en THT. Les coûts d’installation d’une ligne Haute Tension sont estimés entre 2,1 millions d’euros par Km et 1 million d’euros par Km pour les plus faciles, les ligne enterrées sont quatre à cinq fois plus couteuses.

En ne retenant que le coût le plus bas nous arrivons néanmoins à 55 milliards d’euros en ignorant les lignes moyenne et basse tension qui ne peuvent qu’au moins augmenter l’addition d’autant soit encore environ 50 milliards d'euros.

Au total il faut prévoir au minimum 200 milliards d’euros d’investissement.

Le bilan de l’exigence politique du tout électrique ne peut être inférieur à 1000 milliards d’euros soit la moitié du budget annuel de la France, c’est une folie !

Les besoins des véhicules électriques

Nous ne parlons pas jusqu’ici des besoins de recharge des véhicules sur leur parcours routier ou leur repos en stationnement.

Le réseau routier français comporte :

- 12 000 Km d’autoroutes

- 9 000 Km de routes Nationales

- 34 000 Km de départementales à grande circulation

Sur un total de 1 091 075 Km de routes.

Le nombre de stations-services dépasse 11 000 qui se répartissent, en 443 sur les autoroutes, 5 300 dans les grandes surfaces et 5 800 traditionnelles sur les routes.

Lors des départs la circulation dépasse 3500 véhicules à l’heure sur les autoroutes qui devront être rechargés au mieux au bout de trois heures soit aux environs de 300 Km de leur point de départ. Sur la base d’une recharge en cinq minutes (peut être possible sur une borne ultra rapide) cela représente 300 recharges simultanées sur chaque itinéraire.

Sur les 12 000 Km d’autoroutes les stations-services sont en moyenne tous les 12 000 / 443 = 27 Km, en supposant que les recharges aux environs de 300 Km se répartissent sur cinq stations-services cela nécessite quand même 60 bornes par station ! Toute les stations ne seront pas équipées de ce nombre de bornes mais le nombre moyen de bornes ne pourra descendre en dessous de 30 pour permettre l’écoulement fluide du trafic, alors le coût moyen par station sera de 30 fois le coût d’une borne actuellement estimé à 45 000 € soit 1,35 Millions. Pour les 443 stations on atteindrait 600 Millions.

Seulement le plus grand nombre de stations-services se trouve sur les routes et dans les grandes surfaces et elles devront posséder des bornes de recharges. En estimant à une borne par station traditionnelle et à dix bornes en moyenne pour les grandes surfaces on obtient

53 000 + 5 800 = 58 800 bornes soit un investissement de 2,650 Milliards d’€, sans tenir compte d’un éventuel coût de renforcement du réseau électrique basse tension.

En ville l’estimation de l’investissement de recharge des voitures est beaucoup plus difficile. A Paris il y aurait 462 000 voitures dont environ 100 000 dormiraient dans la rue. Les parcs publics concédés offrent 66 000 places, et les parcs privés d’immeubles le reste soit environ 300 000 places.

Selon des études de fin 2010 les voitures seraient utilisées à 20 % en semaine et à 30 % les jours de WE, ce qui impliquerait de raccorder en permanence environ 30 % des voitures. Soit pour Paris de disposer de 30 000 bornes sur trottoir et de 100 000 bornes en parkings souterrains. A paris il n’y en a que 4 000 dans les rues.

L’expérience Autolib nous donne en 2013 un investissement de 8 millions pour ajouter 1600 bornes et en 2014 de 5 millions pour ajouter 160 bornes. Cette différence s’explique par le fait que les dernières ont été plus difficiles à implanter et payer le réseau de leur alimentation ce qui sera malheureusement le cas pour les bornes sur trottoir, soit 32 000 € par borne.

En reprenant ces valeurs pour les 25 000 bornes manquantes nous obtenons 800 millions pour la ville de Paris, et combien pour toutes les grandes villes de France ?

Pour les bornes en parc concédés même si l’on peut les estimer à 25 000 € unitaire les 20 000 borne coûteront 5 millions au concessionnaire. Pour le parc privé dont les bornes n’ont pas besoin de pareille puissance sur la base de 4500€ les 90 000 à implanter représentent quand même 400 millions qu’on oublie de compter car ce sont les particuliers qui paient.

Mais Paris n’est pas la France, alors quel est le coût global, une règle de trois devrait permettre de l’approcher.

Les ZFE qui regroupent les agglomérations de plus de 100 000 habitants comprennent 8,7 millions de véhicules qui représentent 18 fois les véhicules de Paris et comme eux devraient avoir besoin d’être rechargés.

Pour les villes l’addition s’élèverait alors à 800 millions multipliés par 19 soit 15 milliards

Et pour les concessionnaires 5 x 19 soit 95 Millions. Ne parlons pas du parc des particuliers.

Au total les fournisseurs publics devront au minimum investir :

- Pour les centrales                                                                  800 milliards

- Pour les réseaux                                                                     200 milliards

- Pour le réseau routier concédé et collectif    0,6 + 2,6 =         3,2 milliards            

- Pour les villes de zones urbaines                                           15 milliards

- Pour les concessionnaires de parkings                                  0,095 milliards

Soit au total un minimum de 1 019 milliards plus les 12 milliards pour subventionner les remplacements de véhicules dans les ZFE.

Par comparaison le budget des armées est de 40 milliards, celui de la sécurité est de 20 milliards, celui de l’éducation est de 55 milliards et celui de la santé de 284 milliards, et la dette française de 2 900 milliards.

Les sujétions non abordées

Les investissements pour la construction des sites de production de batteries ne sont pas pris en compte ceux-ci relevant de la construction automobile.

Le coût des installations pour les énergies dites renouvelables, si en plus le pays doit payer pour des éoliennes qui ne serviront à rien comment s’en sortira-t- il ?                                                             

Sur le plan de la pollution qu’en sera-t-il ? les prophètes n’ont rien étudié seulement fait des affirmations ou des incantations, l’extraction des produits de base, les produits consommés pour les manufacturer et le recyclage ne sont pas anodins, mais surtout pas étudiés.

Quel sera l’impact des restrictions d’énergies que la Russie applique dès maintenant pour parfaire sa mainmise sur l’économie de l’Europe ? Et qui va payer ? Le contribuable pardi !  il aura à choisir entre rouler, se chauffer et s’éclairer, et pouvoir manger !

H. de Saint Romain

jeudi, 27 octobre 2022

Squat et déduction fiscale

L’actualité montre que de plus en plus de propriétaires se retrouvent victimes du squat de leurs biens immobiliers. Que faire dans pareille situation?

Deux cas de figure existent. D’une part, le bailleur qui choisit mal son locataire et finit par ne plus percevoir de loyers, parfois même après un jugement d’expulsion de l’occupant indélicat qu’il n’arrive pas à faire exécuter. D’autre part, le propriétaire occupant qui, un jour, s’aperçoit qu’il ne peut plus rentrer chez lui parce que sa maison est occupée par des malandrins. Dans la première hypothèse, le propriétaire connaît la maigre consolation, en tant que bailleur, de pouvoir déduire de ses revenus les charges qu’il continue de payer, les frais de procédure, voire les travaux de remise en état lorsqu’il réussit à récupérer le logement avant de le relouer.

Mais qu’en est-il de la deuxième hypothèse où le propriétaire se retrouve tout simplement à la porte de chez lui ? N’étant pas considéré comme cherchant à louer sa maison ou son appartement mais comme un simple propriétaire censé en avoir la disposition, il ne peut pas déduire les dépenses relatives au bien.

En soi, cela semble logique. Mais puisque son logement est occupé par autrui, pourquoi ne pas proposer qu’en cas de squat, le propriétaire devienne bailleur de fait et, à ce titre, puisse déduire les frais liés au squat ? Ainsi, deviendraient déductibles de son revenu la taxe foncière, les charges et autres frais de procédure qu’il continue d’assumer malgré le squat, ainsi que les travaux inévitables à l’issue.

Ce qui aurait au moins le mérite d’alléger la note pour le malheureux propriétaire. Ce petit coup de pouce fiscal serait d’ailleurs justifié par le fait qu’une telle situation est souvent due à l’impéritie de l’Etat ou en tous cas à sa bienveillance forcée par la loi.En effet, quand l’Etat ou le législateur refuse en pratique le recours à la force publique malgré l’atteinte à la propriété, il force en définitive le propriétaire à louer gratuitement son bien au squatteur.

Il serait donc normal qu’il participe aux frais, au moins en accordant la déduction fiscale du coût du squat pour le bailleur. Pourquoi ne pas profiter des débats sur la loi de finances pour le proposer au législateur ?

Oliver Bertaux

Dans cet entretien Anne Coffinier, présidente de l’association « Créer son école », décrit un ministère de l’Education nationale à la dérive. Malgré la somme colossale d’argent public versée à ce ministère, l’école sombre dans la médiocrité.

 

La France dépense plus de 60 milliards d’euros par an pour ses professeurs et ses élèves mais le paquebot Education part à la dérive. Que fait l’Education nationale de nos impôts ? Pourquoi l’école va si mal alors qu’on dépense pour l’éducation un pognon de dingue ?

Anne Coffinier : Ce n’est pas nouveau et ça fait longtemps que l’école en France nous revient plus cher que dans les autres pays, surtout pour une qualité qui se dégrade de plus en plus comme le montre le test PISA qui est mené au niveau de l’OCDE. C’est un test qui est fait sur le niveau des enfants à 15 ans et montre bien que la France décroche de plus en plus. Si on ne tient pas la route en France au niveau de la formation et du capital humain, alors nos enfants n’auront pas de destin. Pourquoi cette situation ? Eh bien parce qu’il y a du gaspillage à tous les étages. Il y a 300 000 personnels de l’éducation nationale qui ne sont pas enseignants. Il faut aussi rajouter le chiffre tabou du nombre de personnels enseignants détachés de l’Education nationale comme les syndicalistes et les nombreuses personnes qui sont à la Ligue de l’enseignement. Tous ces gens sont payés par nos impôts au même moment où l’on manque de professeurs dans nos salles.

On compte 1,2 million d’agents à l’Education nationale. 300 000 personnels, ça représente un quart des effectifs qui ne sont pas devant les élèves.

Oui. Il y a une manne qui est à explorer pour essayer de faire plus de présence devant les élèves et diminuer les coûts.

En août dernier, Harris Interactive a publié une étude très intéressante où l'on apprend que 67% des Français jugent que l’école ne fonctionne pas. Pour 97% d’entre eux, le problème se pose surtout dans le public. 74% des interrogés dénoncent une action insuffisante des pouvoirs publics. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Les réformes s’empilent depuis 30 ans et donnent le tournis aux professeurs qui sont lassés. Ce n’est pas en faisant une réforme sur le programme que ça changera. On est arrivé à rendre la population enseignante rétive. Le grand enjeu de Pap Ndiaye est de restaurer un minimum de confiance, après la tornade Blanquer, entre l’Etat et les professeurs. Tous les secteurs qui font la qualité d’une bonne éducation se sont dégradés ; je pense en particulier aux programmes qui sont changés dans tous les sens en plus d’être idéologiques. Tout est devenu prioritaire donc on n'a plus de temps pour les fondamentaux. La profession enseignante s’est dégradée car elle s’est prolétarisée. Les enseignants sont payés 1,2% de plus que le smic. A cela, s’ajoute la dégradation de la discipline. Il faut mettre un casque lourd pour rentrer dans un établissement et faire cours sans inquiétude. A cela, s’ajoute le stress de l’absence de soutien de l’administration en cas de problème. Tout ça a donné un système qui n’a plus aucune lisibilité et qui est inégalitaire. Il faut avoir toutes les clés et toutes les connaissances pour arriver à slalomer à l’intérieur de ce système ; c’est très choquant. Comprenez-bien : La France est le pays le plus inégalitaire de tout l’OCDE.

Trop de réformes et de mauvaises réformes. Est-ce à dire qu’il ne faut plus rien faire aujourd’hui ? Doit-on faire des réformes plus sages et de bon sens ?

Il faut essayer de trouver un point de levier. C’est évident qu’il faut augmenter les professeurs. 50%, c’est la base.

A ce sujet, le gouvernement a annoncé récemment qu’aucun enseignant ne sera payé moins de 2 000 euros par mois.

Cela, c’est pour les enseignants débutants. C’est d’ailleurs la moindre des choses mais ça ne suffira pas car il y a deux problèmes : l’évolution des salaires selon l’ancienneté et les statuts des contractuels. Peu de personnes veulent passer les concours donc il faut bien prendre des contractuels. Cette année il manquait à peu près 4 000 personnes sur les concours. Il y a des postes qui ne sont pas occupés par des gens qui sont supposés être compétents. Alors les écoles ont recours aux contractuels. Ils sont 4 500 pour la rentrée de cette année. Les contractuels représentent 8% des enseignants à l’échelle nationale. Dans certaines académies ça monte à 20% !

Le ministre de l’Education nationale a dit pourtant que 8% c’était assez peu…

C’est une moyenne, à Créteil c’est le quart. Ces contractuels peuvent être extraordinaires. Ce sont des gens qui ont une carrière derrière eux, qui se reconvertissent et qui se disent un jour : « Pourquoi pas transmettre ? ». On les traite comme des débutants, comme s’ils ne savaient rien. On ne prend jamais en compte leur niveau d’études et leurs expériences. Les pays européens ont recours massivement aux contractuels mais ils les sélectionnent et ils les forment. Nous, nous ne les sélectionnons pas, nous ne les payons pas et nous ne les formons pas. De fait, la contractualisation correspond à un vrai problème. Si Pap Ndiaye dit « pas de problème, on va les titulariser », ça ne changera rien à la situation. Ils ne seront toujours pas payés, toujours pas mieux formés et capables de remplir cette mission. Il faut se décontracter sur la question. Faisons en sorte de rendre attractif le fait d’être contractuel. Il y a une vie avant et après l’Education nationale !

La hausse des salaires va-t-elle rendre le travail plus attractif ?

C’est une évidence qu’il faut augmenter les salaires mais ça ne suffira pas. La France n’est pas un pays qui valorise l’étude, le savoir. Ceux qui sont les plus mis en avant sont ceux qui gagnent beaucoup d’argent, qui tapent dans le ballon, qui sont des influenceurs. Ce sont ceux-là qui sont vus comme des vedettes nationales. Ce ne sont sûrement pas les savants, les chercheurs, les professeurs qui sont perçus comme des gens qui n’ont rien compris aux enjeux de la vie et qui continuent à faire des activités sous payées et à être mal traités. C’est une révolution culturelle, comme disait le président de la République, qui doit avoir lieu pour que collectivement l’éducation devienne une cause nationale.

Augmentation des salaires d’accord mais faut-il revoir, par exemple, leur temps de travail ? Devront-ils travailler plus ?

Il faut laisser la décision à chaque école. La seule vraie réforme à faire c’est l’autonomisation complète de chaque école dans l’Education nationale. Le problème c’est que Pap Ndiaye et le président Macron soupoudrent de semi-mesures. On propose un fonds d’investissement avec un petit peu d’argent pour des expérimentations pédagogiques.

Bref, c’est une usine à gaz qui va tout compliquer et créer de l’injustice. Il n’y a pas cinquante solutions. L’OCDE l’explique : si on veut des écoles qui fonctionnent, alors il en faut avec un haut niveau d’indépendance et d’autonomie en plus d’une évolution claire et transparente pour voir ce qui va et ne va pas.

Et il y a la question de l’absentéisme chez les professeurs qui coûte 4 milliards d’euros par an aux contribuables (chiffres tirés du rapport de la Cour des comptes). Que faire pour faire baisser la facture ? Faut-il que le ministère de l’Education nationale contrôle davantage ces absences ?

Quand on n’est pas motivé on se rend malade. Il faut comprendre qu’aujourd’hui les conditions de travail dans lesquels on enseigne sont inhumaines. Les professeurs sont extraordinaires de ne pas être plus absents que ça.Prenons les choses dans l’ordre. Ce n’est pas possible que 5% du temps de travail soit perdu par l’absence des élèves. Leur absentéisme monte à 9% dans certaines classes de lycées professionnels.

Selon vous, entre Jean-Michel Blanquer et Pap Ndiaye, le contribuable y perd ou y gagne ?

Ça ne changera rien. La différence n’est pas là. La différence est de savoir si on donne de l’autonomie aux établissements. C’est cela qui fera la différence. De toute manière ce n’est pas le ministère de l’Education nationale qui décide de ces choses-là mais bien le ministère des Finances.

Bercy a tout pouvoir ?

Eh bien oui, comme toujours.

Voici le coût annuel pour l’Etat de la scolarité d’un élève : pour la maternelle 7 100 euros, pour le primaire 6 940 euros, pour le collège 8 700 euros et pour le lycée 11 300 euros. L’addition est plus salée pour les classes préparatoires aux grandes écoles : 15 710€ par élève. Ces chiffres intéressants peuvent être mis en parallèle avec une étude de l’IFRAP qui montre qu’à résultats égaux, l’école publique coûte plus cher que l’école privée. Comment expliquer cela ?

C’est une question de responsabilisation. C’est comme cela dans toutes les structures publiques. Quand ce n’est pas votre argent, vous faites beaucoup moins attention. Il y a aussi le fait que les écoles privées sont aujourd’hui plus chargées en élèves que les écoles publiques.

En moyenne, il va y voir 3 ou 4 élèves de plus par niveau dans le privé que dans le public. Le gaspillage est dans tous les à-côtés : la nourriture, le transport scolaire, les réparations des dégradations. Les chiffres que vous avez donnés sont ceux de la dépense intérieure pour l’éducation donc ils intègrent également tout ce qui est payé par les collectivités locales. Aujourd’hui 23% de la dépense intérieure éducation est payée par les collectivités locales. C’est de plus en plus important. Les collectivités locales payent de plus en plus sans avoir aucune décision sur ce qui est enseigné.

Renforcer le poids en termes pédagogique des collectivités locales peut être une bonne chose dans cette notion de développement de l’autonomie des établissements que vous souhaitez ?

Non, il ne faut pas que tout le monde décide. Il faut que ce soit décidé au niveau de l’établissement. Vous savez en Grande-Bretagne il y a eu de grandes réformes. Il y a eu les free schools. Ce sont des écoles qui justement ont décidé de se débarrasser du pouvoir et des élus locaux de manière à décider tout à l’échelle de l’établissement avec un financement public et national. Si c’est pour être suradministré au niveau national et finalement se retrouver sur administré pédagogiquement au niveau des collectivités locales, on ira d’un mal à un autre. Le pouvoir pédagogique ce sont bien les professeurs qui doivent se coordonner avec le directeur en tant qu’animateur et capitaine du bateau pédagogique. Ça ne doit pas passer par le pouvoir politique qu’il soit local ou national.

Une réforme dont on entend beaucoup parler est celle qui introduit le chèque-éducation qui a été mis en place en Suède. Qu’en pensez-vous ?

Le chèque-éducation, c’est l’idée que les gens doivent pouvoir choisir entre le public et le privé sans considération financière. Ça veut dire que l’argent va payer l’école que le choix soit public ou privé. C’est donc inodore et incolore à tel point qu’en Suède les gens ne savent même plus si l’école de leurs enfants est publique ou privée.

Le contribuable lambda paye des impôts et peut décider via cette réforme du chèque-éducation du choix de l’école. En soi cela répond à la question « Où vont mes impôts ? »

Oui, alors qu’en fait, quand on regarde la situation en France, vous payez le public alors que vous pensez que c’est gratuit. Vous choisissez le privé, vous allez payer une partie mais l’essentiel sera payé par le contribuable. Vous choisissez l’école indépendante, l’argent sortira directement de votre poche sachant qu’en tant que contribuables vous allez aussi payer pour le public, pour le sous-contrat mais aussi les cours de soutien défiscalisés à 50%. Il y a pas du tout d’égalité entre les citoyens selon le système que celui-ci choisit. La seule version que l’Etat assume, c’est le public. Et ce n’est pas un vrai choix car dans beaucoup de pays on considère que le citoyen a le droit de choisir l’école qui convient à ses enfants, c’est son droit démocratique. Il est temps de faire cette révolution culturelle, de rendre le pouvoir aux parents.

Qu’en est-il du développement des écoles indépendantes ? Je crois qu’il y a une loi non dite qui bloque l’enseignement privé à 20% de l’ensemble des élèves…

En France il y a en effet une loi non dite qui depuis 1985 essaie de bloquer à 20% le nombre d’élèves scolarisés dans le sous contrat. L’Etat organise une pénurie pour que les gens ne puissent pas faire leur choix alors que 60% des parents voudraient mettre leurs enfants dans le privé. Il y a 20% de gens qui par leur réseau social, leur argent et leur adresse peuvent mettre leurs enfants dans le privé sous contrat. Et à côté de cela, il y a une soupape de liberté qui est la création de nouveaux établissements qui sont complètement indépendants et qui sont en très forte croissance. C’est le seul secteur éducatif en croissance aujourd’hui. C’est difficile de recruter les meilleurs professeurs surtout que nous les payons de notre poche. On investit car on sait que la richesse d’une école ce sont bien les enseignants. Les locaux sont fragiles, il n’y a pas d’à-côtés, pas d’activités diverses, pas de cantine pour mettre le paquet dans le recrutement de professeurs de qualité.

Combien y a-t-il d’écoles indépendantes en France ?

On en compte à peu près 1 800. 90 000 élèves y sont scolarisés.

En 2015, vous avez rédigé une tribune pour le Figaro Vox dans laquelle vous parlez des zones d’ombre des écoles sous contrat musulmanes. Vous dites que, sans le savoir, le contribuable paye des écoles rattachées au fondamentalisme islamique notamment aux frères musulmans.

Lorsqu’il y a eu la loi sur le séparatisme on m’a dit : « Oui vous comprenez il faut beaucoup plus verrouiller les écoles indépendantes car il pourrait y avoir des écoles islamistes ». Il est important de préciser que les écoles islamistes doivent être fermées par l’Etat si elles sont un troubleà l’ordre public. La seconde chose, c’est qu’il y a très peu d’écoles musulmanes indépendantes. Il y a à peu près cinq écoles privées sous contrat musulmanes. Trois de ces écoles appartiennent à la FNEM qui est l’émanation de l’UOIF et qui est devenue Musulmans de France. Elle correspond à la branche française des Musulmans de France et donc des Frères musulmans. La situation est cocasse car on a Manuel Valls qui disait qu’il fallait nommer l’ennemi, à savoir les frères musulmans, et qui dans un même temps était présent à l’inauguration de l’école Ibn Khaldoun à Marseille.

Et les politiques ne disent rien sur ces écoles-là ?

Ça fait partie des inconséquences. Soit on considère qu’être frériste c’est un problème donc on ferme ces écoles, soit on considère qu’être rattaché aux Frères musulmans n’est pas un problème et dans ce cas là je ne vois pas pourquoi il faut réfréner des écoles. Il y a un problème de clarification politique qui concerne le niveau politique. Il ne faut pas prendre les Français pour des andouilles en leur disant que les écoles indépendantes sont la lie de l’islamisme tout en ne voyant pas que les écoles indépendantes sont à 80% non confessionnelles. Les écoles indépendantes musulmanes ne représentent même pas 1% de la totalité de ces écoles et elles sont en très faible progression. Le problème doit être traité là où il se trouve.

Pap Ndiaye a placé ses enfants à l’école Alsacienne. Ça en dit long sur le manque de clairvoyance des politiques sur l’école publique ?

Justement ils sont très clairvoyants ! Ils savent très bien dans quel état est l’école publique à tel point qu’ils n’y mettent pas leurs enfants. Je crois qu’il faut regarder cette chose incroyable en face : on a un président de la République qui a un discours très libéral et qui choisit ensuite un ministre Pap Ndiaye qui lui-même met ses enfants dans une école qui est celle du show biz. Cette école de l’entre-soi a tout d’une école indépendante mais elle est payée par le contribuable. Ces personnes-là prêchent pour l’école publique mais n’y mettent pas les pieds. Il y a une hypocrisie qu’il faut creuser et un abcès qu’il faut percer.

Selon vous, quelle est la pire dépense de l’Etat en termes d'éducation ?

La pire dépense de l’Etat est d’avoir 300 000 personnes qui suradministrent et paralysent le système général. Arrêtons avec tout ce personnel administratif qui fait crouler sous la paperasse les professeurs. Ces derniers ont besoin de soutien, de solidarité et d’être devant leurs élèves. Là ils retrouveront le goût de l’enseignement.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Leon et Adélaïde Barba

L'association "Créer son école" a pour but de vous permettre de créer votre propre école indépendante, que vous pourrez organiser entièrement selon les besoins. 

 

Retrouvez ci-dessous un autre entretien avec Anne Coffinier réalisé en avril 2022

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